Des heurts ont éclaté lundi à Ziguinchor dans le sud du pays et dans plusieurs quartiers de Dakar à la veille du nouveau procès annoncé d'Ousmane Sonko. L'opposant doit en principe comparaître ce mardi à Dakar face à Adji Sarr, ancienne employée d'un salon de massage, qui l'accuse de viols répétés et menaces de mort depuis plus de deux ans. Le leader du parti Pastef et candidat à la présidentielle prévue en février 2024 a toujours dénoncé « un complot politique ». Il avait déjà affirmé qu'il ne comptait plus « collaborer avec la justice ».
À Ziguinchor, ville dont il est maire, les partisans d'Ousmane Sonko se sont montrés déterminés à défendre leur leader. Un policier a été tué, touché par un véhicule des forces de l'ordre durant des affrontements aux abords du domicile de l'opposant. Ousmane Sonko ne s'est donc pas présenté au greffe de la chambre criminelle de Dakar ce lundi comme le prévoit le code de procédure pénale.
Se rendra-t-il au tribunal ? Ses proches et sa défense restaient flous lundi. Me Said Larifou l'un de ses avocats en conférence de presse depuis Paris. «Il n'a pas reçu de convocation. Lorsqu'il recevra une convocation, monsieur Sonko s'y rendra - si toutes les conditions de sécurité lui sont garanties. »
D'après la loi, Ousmane Sonko pourrait être arrêté et présenté de force à l'audience OU jugé par contumace. Quoi qu'il en soit, Me El hadj Diouf avocat d'Adji Sarr veut croire que « l'heure de vérité est arrivée ».
« Le face-à-face et inévitable, sauf si celui qui a peur refuse de comparaître. On ne peut pas être au-dessus du tribunal, on peut être à la disposition du tribunal. Tout le monde est convoqué régulièrement, il ne reste que le procès. Il est attendu par Adji Sarr. Mais ce procès est attendu par tous les Sénégalais. Il faut qu'on en finisse avec cette affaire-là quand même. »
Comme à Ziguinchor, des écoles resteront fermées dans la capitale. Par mesure de sécurité, le gouverneur de Dakar a une fois encore interdit la circulation des motos ce mardi.