En juillet 2022, la Côte d'Ivoire a lancé un nouvel outil pour prévenir et alerter sur des cas de corruption dans l'administration publique. Ce lundi 15 mai, face à la presse, le ministère de la Bonne gouvernance a notamment fait le point sur cet outil, en vigueur depuis quelques mois.
Depuis juillet, une ligne téléphonique gratuite a été ouverte pour signaler des suspicions de cas de corruption. Tout citoyen peut appeler ou écrire pour dénoncer de présumées infractions. Ces informations sont ensuite vérifiées et analysées.
La plateforme Spacia n'est pas un outil répressif, précise Epiphane Zoro, le ministre de la Bonne gouvernance. Les cas sont ensuite transmis aux départements concernés : « Nous nous situons (le ministère) sous le maillon de la prévention. De janvier à mars 2023, la plateforme Spacia a réussi environ 122 signalements, dans 64 cas de personnes présumées corrompues. Il y a des cas de concussion, des cas de corruption et donc de détournement de deniers publics. Les secteurs les plus signalés sont les secteurs de la sécurité, du logement et de la construction. »
« La quantité d'informations montre que la corruption est systémique », souligne, de son côté, Christophe Kouamé, président de l'ONG CIVIS qui s'interroge toutefois sur les suites données à ces audits.
Par ailleurs, l'utilisation de cette plateforme se heurte à un frein, celui de la garantie de la protection pour ses utilisateurs. D'après le ministre de la Bonne gouvernance, une réflexion est lancée pour mettre en place un dispositif de manière à garantir la protection des lanceurs d'alerte.