Afrique: Gregory Tylor - « Le poulet que nous exportons vers les marchés africains est le même que nous consommons aux Etats-Unis »

Dans un entretien avec les représentants des importateurs du poulet américain en Afrique, Gregory Tylor, président directeur-général de l'USAPEEC - US Poultry & Eeg Export Council, organisation visant à promouvoir la volaille américaine, dresse un état des lieux des mesures de sécurité alimentaire et d'exportations en Afrique subsaharienne.

« Nous avons toujours beaucoup investi en Afrique subsaharienne et nous croyons au développement des industries avicoles dans cette zone ... », a expliqué le PDG de l'USAPEEC, Gregory Tylor, à l'occasion d'une rencontre interprofessionnelle tout en soulignant les difficultés que rencontre la filière.

L'organisation qu'il dirige, créée en 1984, compte aujourd'hui 14 bureaux à l'international et pilote des programmes dans 75 pays. Elle s'est donné pour objectif d'accroître les exportations de la volaille américaine dans le monde et de fait, les exportations du poulet sont passées de 6 % en 1990 à 17 % en 2022.

Désormais, l'organisation intensifie ses activités en Afrique subsaharienne. Cependant, cette croissance significative à l'international n'exclut pas des polémiques et des rumeurs sur le poulet américain. Conscient de la situation, l'USAPEEC nous a ouvert ses portes pour montrer les coulisses de la transformation du poulet américain.

Les rendez-vous ont eu lieu dans trois entreprises, notamment Harisson Poultry et Check fil - A, à Atlanta, ainsi que Prestage Foods en Caroline du nord. À l'aune de ces visites, un constat est dressé : ces entreprises travaillent toutes de manière étroite avec l'USDA, le département américain de l'agriculture, une administration qui publie régulièrement des normes sur la sécurité alimentaire, dont le respect est obligatoire dans la transformation sur le sol américain.

%

« Le poulet que nous exportons vers les marchés africains est le même que nous consommons aux Etats-Unis. Il s'agit d'aliments très nutritifs et de bonnes qualités. Nous exportons près de 20 % de nos produits de viande de poulet sur les marchés mondiaux, les 80 % sont consommés sur place », a indiqué Gregory Tylor.

Mais promouvoir la volaille nécessite une efficacité sans faille dans la gestion des épidémies. C'est dans ce sens que l'USAPEEC, en étroite collaboration avec le département américain de l'agriculture, organise régulièrement des séminaires et des ateliers de renforcement des capacités des vétérinaires à l'international, notamment en ce qui concerne la grippe aviaire. En août dernier, un atelier a eu lieu au Rwanda avec la participation de vétérinaires venus de 13 pays africains. Des ateliers axés sur l'éducation et la prévention.

Il n'y a pas d'hormones dans le poulet américain...

Parmi les sujets qui font polémique sur le poulet américain, il y a bien évidemment son poids, plus important comparé au poulet d'antan. En effet, selon une étude publiée dans la revue scientifique Science poultry, les poulets ont quadruplé de poids en 50 ans. Pour certains, l'explication viendrait des ajouts d'hormones dans l'alimentation.

Une théorie fausse, selon Fidelis N. Hegngi, D.V.M., M.S., vétérinaire en chef de l'USDA. L'expert explique que le poulet d'aujourd'hui est obtenu par hybridation, c'est-à-dire par croisement entre deux espèces ayant des caractéristiques en termes de poids. La population des poulets retenus pour leur masse se multiplie au fur et à mesure tandis que les volatiles de volume inférieur finissent par disparaître. Une technique qui explique, selon l'expert, que l'on a de nos jours une population essentiellement constituée de poulets dont le poids est plus important.

Après ces tournées dans les unités de transformation, force est de constater que les producteurs sont soucieux de produire de la volaille saine et de qualité. Dans leur procèss, il est d'ailleurs possible d'obtenir une traçabilité sur le circuit que parcourt chaque poulet transformé, et de donner une réponse efficace en cas de problème de non-conformité. « Nous voulons que les consommateurs africains soient rassurés et sachent que les produits que nous leur fournissons sont salubres et sains », a conclu Gregory Tylor.

Rappelons que Gregory Tylor, nommé en juillet 2022, succède à Jim Sumner, qui a pris sa retraite après 32 ans à la tête de l'organisation.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.