Dakar — Le Sénégal s'est inscrit dans une dynamique de mise en place d'un système de suivi de sa politique climatique, a déclaré, lundi, le Directeur de l'environnement et des établissements classés (DEEC), Baba Dramé.
Il s'exprimait à l'ouverture d'un atelier, de deux jours, sur le système de surveillance de notification et de vérification (MRV) des émissions de gaz à effet de serre pour les secteurs de l'assainissement, des déchets solides, du l'agriculture et de l'énergie.
Cette rencontre organisée par l'Institut mondial pour la croissance verte (GGGI) entre dans le cadre des prescriptions de l'Accord de Paris sur le climat notamment à son article 13. Elle est marquée par la présence de plusieurs représentants de secteurs concernés et de spécialistes dont El hadji Mbaye Diagne, représentant du Comité national sur les changements climatiques (COMNACC).
Baba Dramé a indiqué que l'Etat déroule cette politique climatique en initiant une approche basée sur l'institutionnalisation du processus des inventaires et la formation des experts sur l'utilisation des lignes directrices de 2006 du groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat dont le point focal national est assuré par la Météo.
Selon lui, l'objectif est de bâtir un système fondé sur des institutions fortes, des procédures et une expertise technique renforcée pour assurer la collecte et la gestion des données mais également l'estimation des émissions de gaz à effet de serre pour mieux documenter les politiques d'atténuation.
A cet effet, il a rappelé que des études-diagnostic sur les modalités de mise en place de système MRV pour les secteurs de l'énergie et du transport ont été élaborées et que les réflexions sur leurs pleines opérationnalisations sont en cours.
Baba Dramé a ajouté que pour les secteurs de l'assainissement et des déchets solides, le financement est déjà sécurisé et les études bientôt lancées.
"Aujourd'hui force est de constater que les avancées notées sont prometteuses mais il reste encore du chemin à faire pour une couverture complète des besoins du Sénégal dans le cadre du MRV de la CDN (Contribution déterminée au niveau national) ", a-t-il souligné.
La représentante-résidente de l'Institut mondial pour la croissance verte (GGGI), Assana Magagi Alio,a pour sa part décliné le profil des émissions de gaz à effet de serre par secteur au Sénégal.
Selon elle, 49% de ces émissions proviennent du secteur agricole, 40% de l'enrgie,7% des déchets et 4% des procédés industriels.
"Ainsi, le Sénégal se fixe un objectif réaliste de réduire ses émissions respectivement sous l'option inconditionnelle et conditionnelle de 5% et de 21% à l'horizon 2030", a-t-elle indiqué.