Diourbel — Une session de formation sur les questions relatives au traitement médiatique des violences sexuelles s'est ouverte lundi, à Diourbel, à l'intention des journalistes, a constaté l'APS.
Cette rencontre d'une journée est à l'initiative de l'Association des juristes sénégalaises (AJS), en collaboration avec l'Union européenne.
Elle entre dans le cadre de la mise en oeuvre du projet »Contribuer à l'éradication des violences sexuelles par la sensibilisation, la vulgarisation et l'application effective de la loi criminalisant le viol et la pédophilie en zone urbaine et périurbaine ».
Ce projet intervient dans six régions: Dakar, Thiès, Kaolack, Saint-Louis, Tambacounda et Diourbel.
La formation a pour objectif de »faire une analyse critique des reportages médiatiques existant sur les violences sexuelles », a fait savoir Aissetou Kanté, magistrat, conseillère à la Cour d'appel de Dakar.
Elle consiste principalement, a-t-elle précisé, à »renforcer les compétences des professionnels des médias, en les sensibilisant davantage sur les violences sexuelles et le rôle qu'ils doivent jouer dans la protection des droits des victimes, en faisant focus sur la loi de 2020 criminalisant le viol et la pédophilie ».
»Ce manque de sensibilisation et de formation amène souvent certains journalistes, dans le processus de production, à reproduire les informations reçues ou à rédiger des articles, sans contextualiser les évènements, ni multiplier les sources », a de son côté soutenu le journaliste formateur, Mame Gor Ngom.
Il estime que « la violence sexuelle n'est pas un fait divers, mais un problème social dont le traitement requiert une application médiatique adéquate, dépourvue de publication de photos, encore moins de détails morbides ».
Pour son traitement, »le journaliste doit avoir une posture active », et »être assez imprégné avant de donner l'information, tout en plaçant la dignité humaine au coeur du traitement, selon M. Ngom.