Une opération militaire tchadienne est en cours dans le nord-ouest de la Centrafrique, dans la sous-préfecture de Paoua, dans la région de l'Ouham-Pendé, depuis le 14 mai 2023. Opération qui a débuté il y a deux jours contre ceux que le ministre tchadien de la Défense, le général Daoud Yaya Brahim, qualifie de «bandits». Il parle d'une opération conjointe avec les Forces armées centrafricaines, et en dresse un premier bilan provisoire.
Selon le ministre tchadien de la défense, le général Daoud Yaya Brahim, que RFI a joint ce 16 mai 2023 sur le terrain, c'est une dizaine de bandits qui ont été tués et 23 autres arrêtés depuis le début de cette opération dans le nord de la Centrafrique, c'était le 14 mai.
Le ministre tchadien assure que cette opération a été lancée après plusieurs attaques de « ces bandits » dans la province du Logone oriental, dans le sud du Tchad, où ils ont fait de nombreuses victimes civiles et ont pillé du bétail, et cela, en vertu d'un droit de poursuite, valable pour les deux armées.
C'est ce que confirme une autre source gouvernementale tchadienne qui précise que cet accord a été scellé lors de la rencontre entre le chef de l'État tchadien et celui de la Centrafrique en février 2023 à Luanda.
Une opération conjointe
Le général Daoud Yaya Brahim affirme par ailleurs qu'ils opèrent sur le terrain avec les Forces armées centrafricaines (Faca). Et il ajoute que cette opération va se poursuivre jusqu'à ce que ceux qu'il qualifie de « bandits » soient mis hors d'état de nuire.
Des bandits sont venus sur le territoire tchadien, tuant des citoyens, et nous les avons poursuivis jusqu'en République centrafricaine.
Le ministre tchadien de la Défense, le général Daoud Yaya Brahim
En réalité, il s'agit de groupes rebelles tchadiens naissants, qui ont élu domicile dans cette partie de la Centrafrique, explique l'autre source gouvernementale, même si elle reconnaît que la situation est plutôt confuse dans cette zone, où l'on note également la présence de bandes armés qui ont fui la guerre au Soudan, ou encore de groupes d'éleveurs peuls qui ont lancé au cours de la semaine dernière, des opérations de représailles contre des agriculteurs tchadiens.
Pour le moment, aucun responsable centrafricain n'a réagi à ces déclarations.