Congo-Kinshasa: Prendre la mesure

L'opposition et le pouvoir ne se font pas de cadeau autour de la marche préalablement prévue samedi 13 mai dernier. Face à la donne sécuritaire, le groupe de quatre de Lubumbashi, à savoir : Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et Matata Ponyo, ont finalement décalé ce rendez-vous, pour cette fois-ci, samedi 20 mai prochain.

L'autorité urbaine a, quant à elle, fixé la date du jeudi 18 mai. La décision avait été prise au cours de la réunion tenue jeudi 11 mai dernier entre le cabinet du gouverneur et une délégation de cette opposition. Les opposants entendent dénoncer essentiellement l'agression dont la RDC est victime dans sa partie Est de la part du Rwanda qui se cache derrière le M23.

Cependant, c'est le jeudi 18 ou le samedi 20 mai ? Entre l'Hôtel de ville et lesdits opposants, c'est la guerre des tranchées autour des dates. Les autorités de la ville qui doivent programmer cette marche pour jeudi prochain, doivent avoir pris toutes les dispositions sécuritaires pour encadrer les manifestants à ce jour d’événement.

Nul n'est besoin de rappeler que c'est la première marche de Moïse Katumbi dans la Capitale à côté de ses pairs de Kinshasa. Un véritable défi pour prouver à l'homme de Kashobwe que les trois autres leaders ont un ancrage réel dans la capitale.

Quoi qu'il en soit, le samedi 20 mai reste méconnu des autorités de la ville. Pour l'Hôtel de ville, c'est un week-end ordinaire. Pour dire qu'aucune disposition sécuritaire ne sera prise étant donné que l'autorité urbaine n'a pas encore répondu à ce changement de date. En attendant, la ville et les organisateurs de la marche se regardent en chiens de faïence.

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La situation à Kwamouth qui touche désormais Kinshasa est prise au sérieux. Les députés et autres citoyens aisés de la ville-province de Kinshasa ne prennent plus le risque de se rendre dans leurs fermes vers Maluku. Ils préfèrent se terrer dans le centre-ville où la sécurité est garantie. Les gardiens qui montaient la garde dans ces lieux de villégiature de ce bonze de Kinshasa, n'ont pas demandé la permission de détaler, abandonnant les différents sites.

L'annonce de la mise en place du couvre-feu sur l'ensemble du territoire du Kwango prouve à quel point la situation est préoccupante. La psychose s'empare de tous les esprits quand on fait état d'un colonel des FARDC de surcroît, commandant du bataillon de Kenge, "meurt décapité".

Il convient donc de prendre la mesure de la gravité de la sécurité plutôt que de se livrer à un match de ping-pong autour des dates. Nul ne sait prévoir si le jeudi ou le samedi, les conditions vont se prêter à cet événement.

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