Niger: La société civile d'Agadez s'inquiète d'un nouvel accord entre Orano et l'État

Minerai d'uranium. L'uranium naturel émet peu de radiation. (Image d'illustration)

Le géant français de l'uranium a signé début mai un « accord global de partenariat » afin de relancer le projet Imouraren. L'exploitation de ce gisement situé à Arlit, dans le nord du pays, avait été abandonnée en 2015, en raison de la baisse des cours de l'uranium. Aujourd'hui, Orano souhaite relancer le projet, mais avec une nouvelle méthode d'extraction, qui permettrait d'éviter une mine à ciel ouvert.

Ce nouveau procédé s'appelle l'ISR, In-situ Recovery, il s'agit d'une méthode d'extraction par pompage. Une solution acide est injectée dans la roche riche en uranium. Elle dissout le minerai. Le jus est ensuite pompé et envoyé dans une usine de traitement où l'uranium est extrait. La solution acide peut alors repartir dans la roche, en circuit fermé.

Pas de carrière, pas de dynamitage, pas d'engins miniers... Pour Orano, l'ISR est donc la solution la plus écologique. C'est aussi la moins coûteuse à l'heure où les prix des carburants atteignent des records car les engins miniers en consomment beaucoup.

La crainte d'une pollution des nappes phréatiques

Mais à Imouraren, la couche uranifère se trouve juste au-dessus d'une importante nappe phréatique et la méthode est rejetée par la société civile qui a rencontré Orano jeudi, dans la commune de Dannet. L'ISR « va polluer les aquifères et mettre fin à notre espoir de développer notre agriculture » explique Amodi Arrandishou, vice-président du Collectif des organisations de la société civile d'Agadez. « Ce sont toutes les nappes de la région qui sont menacées » insiste Rhamar Ilatoufegh de l'ONG environnementale Aghir Inman.

Afin de tester l'ISR, l'accord prévoit qu'Orano renonce à son permis d'exploitation d'Imouraren pour revenir à un permis d'exploration. La décision d'exploiter ou non selon ce procédé est prévue pour 2028.

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