Congo-Brazzaville: Céni - L'audit externe du fichier électoral divise

Décidément, on n'est pas encore sorti de l'auberge concernant l'audit externe de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) qui, jusqu'à ce jour, tarde à se réaliser. Depuis que l'organisation internationale de la Francophonie a rejeté l'offre de la Céni d'auditer son fichier électoral, l'on assiste à un blocage qui ne dit pas son nom.

Nonobstant la publication, par la Centrale électorale, des noms des experts nationaux et internationaux sélectionnés composant la mission mixte d'audit externe du fichier électoral, rien ne semble évoluer. Ceci d'autant plus que les églises récusent la démarche de la Céni qui, contre toute attente, vient d'annoncer le début des travaux relatifs à l'audit externe du fichier électoral. Le travail est confié à une équipe de cinq membres, dont trois Congolais et deux étrangers.

Pour la mission d'observation électorale Cénco-ECC, l'équipe mise en place par la Céni n'est pas qualifiée pour effectuer un audit externe. Les deux confessions religieuses estiment qu'il s'agit plutôt d'une équipe mise en place pour faire un travail d'une sous-commission de l'institution électorale. «Ce qui est fait maintenant ça peut avoir tous les qualificatifs sauf celui d'un audit externe parce que là la Céni invite, recrute les individus. C'est la Céni qui les organise, c'est la Céni qui va déterminer la méthodologie et c'est elle qui va approuver le rapport. Qu'est-ce qu'il y a d'externe là-dedans ? C'est comme si c'était une commission de la Céni », a fait remarquer Mgr Donatien N'shole, un des porte-parole de la mission d'observation Cenco-ECC.

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Toutefois, le point de vue des églises est loin de faire l'unanimité. La Nouvelle société civile congolaise juge de subjectives les critiques des religieux à l'endroit de la Céni, estimant qu'ils sont mal placés pour avoir été candidats à la présidence de l'institution électorale. "Pensez-vous qu'ils peuvent objectivement apprécier le travail que l'actuelle Céni est en train de faire ? Deuxièmement, quelle est la base légale qui leur attribue cette possibilité de donner crédit à un processus ? ", s'est interrogé Jonas Tshiombela, président de cette structure. Pour ce dernier, la Céni étant autonome ne devrait pas céder aux chants de sirène et faire les choses conformément à ses convictions. "Faisons-leur confiance pour que les choses avancent", a-t-il ajouté.

Entre-temps, d'autres voix s'élèvent pour faire observer que l'audit ne peut pas forcément être mené à l'international pour bénéficier de quelque crédit que ce soit. "L'audit externe ne signifie pas forcément l'audit international. Par audit externe, nous pouvons recourir aux compétences nationales, internationales, à des organismes indépendants ou à des personnalités qui ont un profil qui peut nous aider", explique un expert électoral qui ne comprend pas la fixation faite autour d'un audit externe alors que l'on peut recourir aux compétences nationales.

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