Le Maroc a tristement commémoré, le mardi 16 mai, le vingtième anniversaire de l'attentat le plus meurtrier de son histoire. Ce jour-là, quatorze kamikazes marocains ciblent un restaurant, le bâtiment de l'alliance israélienne, le cimetière juif et le consulat de Belgique. Bilan : 45 morts, dont douze kamikazes et une centaine de blessés. Un attentat attribué à al-Qaïda dont les blessures sont encore vives chez certains à Casablanca. Reportage.
Du silence et des prières. Plusieurs dizaines de victimes et familles de victimes se sont rassemblées devant la stèle commémorative de la place Mohammed V de Casablanca, Fiyach Mesbah est l'une d'entre-elles : « Pour moi, c'est comme si c'était hier parce que j'ai gardé des séquelles qui sont apparentes. J'ai perdu l'oeil gauche et l'odorat, plus le tympan de mon oreille gauche qui est troué. »
« Il n'est pas possible d'oublier les familles et les victimes »
Soad ElKhammal a perdu son fils et son mari dans l'attentat. Elle préside aujourd'hui l'association marocaine des victimes du terrorisme : « Chaque année, nous sommes ici parce qu'il n'est pas possible d'oublier les familles et les victimes. Le père, le mari, l'enfant, si nous les oublions, ce sera une nouvelle victoire pour le terrorisme. »
« On est là pour vivre »
Après la cérémonie, l'émotion est grande chez cette habitante de la ville : « On est là pour ne pas oublier que la vie, ce n'est pas ça, qu'on est là pour vivre, pas pour tuer, pas pour faire mourir d'autres pour des raisons qui sont obscurantistes et incroyables à comprendre. Le monde change et on veut que les gens soient capables d'aimer, et non pas de haïr jusqu'à la mort. »