Le Conseil provincial de la jeunesse du Kwango et l'asbl Jeunes visionnaires et authentiques du Grand Bandundu(JAVIBA) ont demandé, ce mercredi 17 mai, au Président de la République, Felix-Antoine Tshisekedi, d'ériger un mémorial des personnes tuées, en mai 1997, lors de l'entrée de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo(AFDL) dans le grand Bandundu.
Ces organisations des jeunes rappellent qu'il y a 26 ans, les troupes de l'AFDL, se dirigeant vers Kinshasa pour faire tomber le régime de Mobutu, ont rencontré une forte résistance des Forces armées zaïroises(FAZ) particulièrement à Kenge(Kwango), dernier verrou militaire avant la prise de la capitale. Ces combats ont entrainé la mort des centaines des civils.
Pour Faustin Kinkufi, président de JAVIBA, ces victimes méritent un mémorial digne de ce nom.
Il appelle Felix Tshisekedi à concrétiser l'engagement pris par ses prédécesseurs d'honorer ces personnes.
Entrée de l'AFDL à Kenge(Chronologie des faits)
Dans un ultime effort pour arrêter la progression de l'AFDL vers Kinshasa, l'état-major zaïrois a envoyé à Kenge, à environ 200 kilomètres de Kinshasa, des troupes de la Division spéciale présidentielle(DSP), ainsi que des éléments angolais de l'UNITA, et des mercenaires de diverses nationalités.
Le 4 mai, déjà, ces troupes se sont fait passer pour des éléments de l'AFDL afin de tester la loyauté de la population envers le régime du président Mobutu, indiquent des sources locales.
Impatients de voir arriver l'AFDL, certains habitants de Kenge avaient déjà détruit des symboles de l'autorité étatique et préparé des banderoles de bienvenue à l'intention des soldats de l'AFDL.
Le 05 mai, interviendront les affrontements à l'arme lourde dans le centre-ville de Kenge, tuant au moins 65 personnes dont des enfants, rapportent des témoins survivants.
Pendant la bataille, le personnel sanitaire n'a pas été dûment protégé. Des sources indiquent que 10 membres de la Croix-Rouge qui tentaient de porter secours aux blessés ont été tués.
À partir du 6 mai et au cours des jours qui ont suivis, des soldats des FAZ/DSP, en fuite vers Kinshasa ont tué plusieurs dizaines de civils, commis des viols et des pillages, incendié plusieurs maisons situées au bord de la route entre Kenge et Kinshasa, peut-on lire dans le rapport Mapping des experts de l'ONU.
Des fosses communes sont toujours indiquées, notamment dans les villages de Moyen-ville, Tiabakweno, Ndjili, Mbinda et Mbinda Nseke. Selon le rapport Mapping, au total, la bataille de Kenge a fait plus de 200 morts et plus d'une centaine de blessés parmi les civils.