L'Association des juristes sénégalaises (AJS) a organisé, avant-hier lundi, un atelier de formation sur le traitement médiatique des cas de violences sexuelles destinée aux journalistes de la région de Diourbel. Il s'agit de les outiller sur la loi criminalisant le viol et la pédophilie, en son article 320 du nouveau Code pénal.
Les journalistes de la région de Diourbel ont bénéficié d'une session de formation sur le traitement médiatique des cas de violences sexuelles. Mme Faye née Aissatou Kanté explique : «la loi criminalisant le viol a été votée depuis 2020. Il y a une évaluation à mi-parcours qui a été effectuée et on s'est rendu compte que cette loi n'est pas bien connue par la population. La loi est faite pour la population, si elle ne parvient pas à utiliser cette loi ou à tirer des profits de cette loi, cela pose problème. Et nous comptons sur les journalistes pour que la vulgarisation soit faite dans les coins les plus reculés du Sénégal. On commence par Diourbel, dans ce projet en partenariat avec l'Union européenne».
Et elle poursuit : «des cas de violences sexuelles sont relevés et décrits par tout le monde. Il ne se passe pas un jour sans qu'un organe de presse parle de cas de viols, de pédophilie et d'inceste. Mais, on constate que ces faits sont traités en faits divers. Et les violences sexuelles, c'est une question de santé publique».
La Conseillère à la Cour d'appel de Dakar de rappeler que «le viol est infraction qui demande la réunion de 3 éléments : il y a l'élément matériel, l'élément légal et l'élément intentionnel. Si l'un des éléments n'est pas bien cerné, l'infraction ne peut produire tous ces effets. Pour qu'il y ait viol ou pédophilie, il faut que tous ces éléments soient réunis».
Le journaliste-formateur Mame Gor Ngom a déroulé deux modules, pour partager avec ses confrères, sur ce qu'il faut faire et ce qu'il faut éviter dans une affaire d'auteur présumé de viol.
Le gouverneur de la région de Diourbel, Ibrahima Fall, a exhorté les journalistes à la protection de la dignité humaine de la victime et de l'auteur présumé de l'infraction.
LE CAS LUCIA TINE PREOCCUPE L'AJS
Le cas de la fille Lucia Tine, disparue il y a 4 ans, préoccupe l'Association des juristes sénégalaises (AJS). «Nous n'avons comme outil que de dénoncer et de demander aux autorités de s'y mettre. 4 ans, c'est trop ! Les parents ont tout fait pour qu'elle soit retrouvée. Mais, jusqu'à présent, rien ne bouge. C'est l'occasion de demander aux autorités judiciaires et policières de mener l'enquête. Il y a des rumeurs qui disent qu'on l'a retrouvé de gauche à droite. Nous somme des juristes, nous n'allons pas nous aventurer à donner des informations qui ne sont pas réelles. C'est l'occasion pour les journalistes d'aborder l'affaire Lucia Tine, dans les plateaux de télévision, car ses parents sont dans le désarroi».