Afrique: OD - «Mon combat désormais est que la mairie du Plateau revienne au RHDP»

L'invité de la Tribune « Au coeur du débat » du Patriote, Ouattara Dramane, a abordé plusieurs sujets, notamment la question des militants RHDP de la diaspora, le RHDP-Plateau, les élections locales et l'actualité politique nationale. Sans faux fuyant, le secrétaire national du RHDP chargé des militants de l'extérieur a échangé à bâton rompu sur tous ces sujets avec les hommes et femmes de médias qui ont fait le déplacement. Dans cette première parution, nous vous proposons en intégralité les échanges relatifs au RHDP dans la commune du Plateau. Les autres sujets vous seront proposés demain samedi et le mardi prochain.

RHDP -Plateau

 Vous êtes connu comme un dinosaure du RHDP au Plateau. La question que tout le monde se pose est de savoir pourquoi votre parti n'arrive pas à faire chorus autour d'un seul leader dans cette commune, surtout qu'aux dernières législatives vous avez essuyé une grosse perte à deux ?

Je savais que le Plateau allait constituer un intérêt prononcé. Je n'ai pas eu tort d'y penser. Vous me demandez pourquoi deux leaders RHDP au Plateau ! Dans des zones, ils sont, trois, quatre, etc. Au Plateau, nous ne sommes que deux. Où il y a plusieurs leaders, il y a tellement de problèmes !

Moi, je suis au RDR (Rassemblement des Républicains) depuis 1994 et au RHDP par la suite. Nous étions quatre à avoir implanté le parti au Plateau: Doh Isaac, Pr Godji Jean-Baptiste, paix à son âme, Koné Lamissa, l'aîné de l'actuel vice- président de la République et moi.

Nous sommes restés constants dans le combat et dans notre position. J'ai été premier secrétaire de section et premier secrétaire communal. Après, j'ai connu un moment d'exil. Doh Isaac a assuré l'intérim. A mon retour, j'ai demandé qu'il reste en poste, j'ai été son adjoint. Après cela, j'ai été désigné coordonnateur régional, et j'ai été élu départemental. J'ai été membre du Bureau politique au Plateau. Je suis sur le terrain politique depuis 1994. Et Fabrice Sawegnon a eu une ambition, en 2018, il voulait être candidat, il était d'abord indépendant et le choix du président du parti et de la République s'est porté sur lui. Je ne peux pas être juge du choix du président ! Je suis entré en politique pour que le Président Alassane Ouattara devienne président de la Côte d'Ivoire, voilà le sens de mon combat. Nous avons mené ce combat qui a guidé notre action. L'ambition de devenir maire, ce qui est légitime, est née après. Mais, lorsque celui pour qui tu t'es engagé en politique, qui est ton leader et référent politique, prend une décision, et quand on connait les charges qui sont les siennes, en militant discipliné, on obéit. On peut ne pas être content du choix, on peut avoir légitimement des raisons de s'en plaindre, mais, rien ne doit se faire en dehors de la discipline du parti. Est-ce à dire que je suis mal formé ? Mais, c'est ma conception de l'engagement politique.

En interne, on trouve les moyens de régler ces questions. Le président a fait et Fabrice ne pouvait plus se mettre en marge du parti à partir de ce moment-là. Dès lors, il est devenu militant du RHDP.

 Vous êtes secrétaire départemental RHDP Plateau, vous suivez le Président Alassane Ouattara depuis 1994, pour les prochaines municipales, le chef de l'Etat a préféré un candidat qui est arrivé dans le parti plusieurs années après vous. Selon vous, qu'est-ce qui a joué en votre défaveur ? Qu'est-ce qui vous a été proposé pour rester calme ?

Je voudrais vous rassurer que cela n'a fait objet d'aucun marchandage. La décision m'a été signifiée en présence du vice-président du Directoire Beugré Mambé et du secrétaire exécutif. Quand ils m'ont donné l'information, je n'étais même pas en bonne santé ce jour-là, mais je leur ai dit : «si le président pour qui je me suis engagé a pris cette décision, soyez rassurés, dites-lui que sa décision est la mienne ». J'ai même dit que je verrai avec mon jeune frère Fabrice comment nous allons nous organiser pour donner la victoire au président de la République. On ne m'a rien promis. Et je ne suis pas quelqu'un qui fais du chantage. Ce n'est pas élégant ! Ce n'est pas ma façon de faire. La récompense est normale. Je fais mon job. Mais pour le moment, ce qui m'importe, c'est de faire en sorte que les décisions du président se transforment en réalité au Plateau. Que le RHDP gagne au Plateau. Ça va au-delà de la personne de Fabrice Sawegnon. Et je le lui ai dit. C'est la décision du président de la République qu'il faut traduire en réalité. Les militants nous regardent. Et ils se posent la question de savoir si on va continuer de les laisser dans cette galère ou si on va faire en sorte que les choses changent au Plateau afin qu'ils puissent marcher la tête haute au Plateau. C'est dans ce sens que j'agis. Pour le reste de ma carrière, par la grâce de Dieu, j'ai une fonction, je ne meurs pas de faim.

J'ai d'autres fonctions, par ailleurs, je suis fonctionnaire, administrateur des services financiers, je suis directeur des moyens généraux et de l'équipement, mes collaborateurs qui sont avec moi, vous diront si je suis un homme de poigne ou pas, si je sais prendre une décision ou pas, ou si je sais dire non ou pas. Je ne vais pas trahir le secret d'un entretien que j'ai eu avec un aîné, par ailleurs, un important membre de la direction de notre parti. Il m'a dit qu'il ne savait pas que j'avais un sens aussi élevé de la repartie. Parce que je lui ai dit certaines choses sous le secret de notre rencontre et qu'il fallait qu'il soit à un certain niveau de l'information. Après ce que vous dites, vous vous êtes compris, vous passez à autre chose et ne vous ne vous arrêtez pas sur les ressentis. En politique, ce n'est pas bon. Il ne faut pas s'arrêter sur ses ressentis. Il faut aller au-delà, parce que quand on s'arrête sur ses ressentis, on n'est pas productif. Moi, c'est ma compréhension, je peux me tromper, mais c'est ma compréhension. Je souhaite que (pour la Bagoué qu'il y ait une accalmie là-bas) dans toutes les régions, on mette la cause du parti en avant. Il y a un poste de maire. On va forcément faire un choix. Il y aura forcément des mécontents. Que ceux qui n'ont pas choisis se disent que s'ils l'avaient été, les autres seraient dans la même position qu'eux et qu'ils devraient accepter. C'est aussi simple que cela. Faire en sorte que ton camp gagne et après on est dans le parti, le destin de chacun va s'exécuter selon la volonté divine. Il ne faut pas s'arcbouter, il ne faut pas être dans le tout ou rien. Ce n'est pas ma conception, mais pour dire non, je sais dire non. Si demain, vous m'entendez dire non, on comprend et on dira, ce monsieur, s'il le fait, c'est que la raison est inattaquable. Pour l'instant, mon intime conviction me dicte qu'il n'y a pas à dire non. C'est mon intime conviction.

 La guerre de leadership entre Fabrice Sawegnon et vous n'est-il pas, en définitive, l'une des causes des échecs du RHDP aux différentes élections locales au Plateau ?

Cette année encore, le président a décidé que Fabrice (Sawegnon) soit le candidat. Encore, à ce propos, je ne suis pas juge de la décision du président. Moi, mon rôle est d'agir afin que la décision du président se transforme en réalité. C'est cela ma compréhension. Bien entendu, il y a eu des antagonismes entre Fabrice et moi, naturellement lui voulant être le premier leader et moi également voulant l'être. Mais, quand le président a fait son choix, l'antagonisme est terminé. Désormais, le RHDP a un candidat qui est Fabrice Sawegnon. Et moi, mon devoir est de faire en sorte que le candidat du RHDP, choisi par le président du parti, le président de la République soit élu à l'élection à venir.

Mon jeune frère, Fabrice Sawegnon et moi n'avons aucun problème. J'avais une ambition, la même qu'il avait, nous avons le même théâtre d'opération politique, ce qui a fait naître des antagonismes, mais, cela ne nous oppose pas. Le président a pris une décision, il faut que la décision du président et du parti se réalise. Mieux, Doh Issac et la présidente des femmes RHDP-Plateau et bien d'autres militants qui sont là et qui connaissent les réalités du terrain. Pour nos militants, nous devons faire le sacrifice de nos égos pour que la donne change au Plateau.

Figurez-vous que depuis la communalisation, depuis 1980, les employés de la mairie du Plateau sont des employés du PDCI et nos militants sont laissés pour compte. C'est légitime ! Mais, quand vous avez des militants qui travaillent depuis 1994, qui se battent, qui font vivre le parti et qui sont abandonnés lorsque la mairie doit agir en leur faveur, ils sont ostracisés, parce qu'ils ne sont pas du bon bord politique. Quand des décisions comme celles des élections qui arrivent se présentent, nous devons oublier nos égos.

Moi, mon combat désormais est que la mairie du Plateau revienne au RHDP. Je vais agir afin que cela soit. Mon jeune frère Fabrice et moi sommes en train de nous entendre afin que cela soit. Je suis optimiste car nous n'avons pas intérêt qu'il y ait une dissension au niveau du Plateau. Lui encore plus, parce qu'il est le candidat. Nous devons imprimer le rythme de la cohésion. Nous avons échangé et je lui ai dit ce que j'attendais, dans les jours à venir nous allons boucler nos échanges pour que, ensemble, avec nos militants, le RHDP gagne au Plateau. Je prends l'engagement devant vous, pour dire qu'au soir de l'élection municipale prochaine, le RHDP gagne au Plateau. Pour le président Alassane Ouattara, pour nos militants, nous devons le faire !

 Relativement aux deux grands blocs au sein du RHDP au Plateau, à savoir les pro-OD et les pro-Sawegnon, cette bipolarisation n'est-elle pas le problème dans le choix des candidats dans cette commune ?

 Vous demandez, pourquoi le RHDP n'a pas gagné au Plateau ? Nous avons tiré méticuleusement des leçons de nos échecs passés. Une des raisons, ce sont nos dissensions internes, les frustrations des militants et celles que nous répercutons sur ces militants. Désormais, nous allons agir dans la cohésion.

Cette fois il n'y aura pas de dissensions. Moi, je suis l'aîné, je vais pousser mon jeune frère Fabrice Sawegnon à la victoire quels que soient les écarts de langage. Nous ferons en sorte de construire une vraie cohésion. Ça c'est la première raison. Le premier chantier, c'est la cohésion. Les pro-Sawegnon et les pro-OD doivent travailler la main dans la main. Nous avons ce devoir-là d'oeuvrer à la cohésion. Deuxièmement, au-delà de la cohésion, une élection c'est sur le terrain. Nous allons conjuguer nos intelligences, nos énergies, car nous avons tiré Fabrice Sawegnon et moi-même les leçons de nos différents échecs. Le secrétariat départemental a commencé un travail, nous avons fait un excellent travail quand nous avons été élus. A l'époque, nous n'avions que huit sections. Aujourd'hui, nous sommes passés à 15 sections. Nous avons pratiquement doublé le nombre de sections. De deux zones, nous sommes passés à trois. Nous sommes en train de faire l'identification de nos militants. Le bilan est bon mais c'est un travail qu'il faut continuer. Vous savez la particularité du Plateau, c'est que vous avez des électeurs qui n'habitent pas la commune. Tout cela prend plus de temps qu'ailleurs. Je pense que l'exemple que nous allons donner à travers l'élection à venir va démontrer qu'être à deux, c'est plutôt une force qu'une faiblesse. Moi, j'ai fait ma part. Ce n'était pas évident d'accepter, mais j'ai accepté. Il fallait accepter et s'impliquer. J'ai accepté de m'impliquer de la façon la plus loyale et la plus honnête. Si vous consultez Fabrice Sawegnon, il vous le dira. Il connait le sens de nos échanges depuis que cette décision a été prise. Et si vous demandez aux responsables politiques du RHDP, ils vous le diront. Ma position est très simple.

Comment comptez-vous vous engager dans la campagne du candidat ?

Quand je vais échanger avec le candidat, nous allons, d'un commun accord, prendre des décisions qui vont prendre en compte les intérêts de ceux qui sont avec moi. Et qui prend également en compte l'élaboration d'une stratégie commune en vue de la victoire. Quand nous allons finir cela, j'irai vers chacune des composantes de mon électorat. Mon électorat n'est pas que constitué de militants RHDP. Les militants RHDP sont la propriété du Président Alassane Ouattara. Ce ne sont pas mes militants. Bien entendu, ils m'honorent de leur sympathie. J'irai donc vers les militants et les sympathisants. Il y a des gens du PPA-CI qui me soutiennent, du PDCI qui me soutiennent. Sur ma liste en 2018, il y avait des membres importants du PDCI. Il faut retourner faire ce travail d'explication. Avec les militants, ça sera un peu plus aisé. Mais avec les sympathisants de ma propre personne, ça ne sera pas facile mais pas impossible. Nous allons leur faire comprendre le sens de la décision que nous avons acceptée. Et nous allons leur dire pourquoi il faut qu'ils acceptent de nous accompagner. Il faut qu'à travers moi, ils voient le président de la République pour le travail extraordinaire qu'il fait et ce qu'il peut davantage faire pour le Plateau. Depuis Houphouët Boigny, on ne voit pas ce qui a changé au Plateau. Si nous voulons un bond qualitatif, il faut que le PDCI quitte la gouvernance du Plateau pour qu'une nouvelle équipe vienne et apporte son savoir-faire.

Cette élection est un tournant extrêmement important. Fabrice a perdu devant Jacques Ehouo (actuel député-maire). J'ai perdu devant Jacques. Si nous deux, nous perdons devant lui, c'est grave. Nous avons le devoir de réussir, et pour cela, il faut d'abord qu'il y ait le respect entre nous, la confiance et la solidarité entre nous. Ce sont les conditions que je lui ai posées pour que nous puissions réussir. Moi, je suis dans cet état d'esprit-là. S'il épouse mon état d'esprit, il n'y a aucune raison que nous ne réussissions pas, et je ne doute pas qu'il ne puisse épouser cet état d'esprit vu l'importance du défi. Cela transcende sa personne, ça va au-delà de sa personne et, à la limite, je dirai qu'il est plus mis en situation de responsabilité que moi. C'est sur lui que le choix premier est porté. Donc, il devra être capable de se transcender, d'accepter les critiques et d'élargir, d'ouvrir ses bras pour rassembler, toucher le maximum de personnes. Moi je me tiendrai à sa disposition parce que je suis à la disposition du président de la République. Je ferai en sorte que nous y arrivons. Chacun devra faire sa part, moi je ferai ma part. il ne faut pas que le travail fait par l'un soit détruit par l'autre. Nous devrions agir en synergie, en bonne intelligence. C'est que je demande, et je pense que nous y arriverons.

 Il y a des personnes qui se disent que si ce n'est pas OD, on n'est pas concerné. Avec celles-là, quelle sera votre démarche?

Vous posez une question délicate. Il y a des personnes qui sont venues s'inscrire et qui se sont retirées et je continue de parler avec ces personnes. C'est une chose à laquelle je m'attendais. Il y a des personnes qui sont liées à moi, ils me font confiance. Le discours que je vous ai tenu, je leur tiendrai ce discours, j'irai même au-delà. Je pense, avec humilité pouvoir les convaincre. Bien entendu, je ne peux pas connaitre tout le monde. Mais je ferai en sorte de convaincre le maximum. Parce qu'il y a un intérêt à aller au-delà de Fabrice Sawegnon, à aller au-delà de OD, à voir l'intérêt du président, l'intérêt de nos militants et l'intérêt du Plateau. Parce qu'il faut que le Plateau change.

 Que répondez-vous à ceux qui ne croient pas du tout à la victoire du RHDP au Plateau et estiment que le Plateau est un bastion imprenable ?

Je dirai trois fois oui. Je crois profondément à notre victoire au Plateau. Je crois profondément à notre victoire au Plateau. Je crois profondément à notre victoire au Plateau. Et nous avons les éléments pour gagner. Bien entendu, j'ai donné les critères qu'il faut satisfaire préalablement. Il faut la cohésion, il faut le respect, il faut la compréhension. Ces éléments, nous allons les construire ensemble. Nous sommes en mission. Nous avons une obligation de résultat. Nous n'avons pas droit à l'échec, et nous connaissons le terrain. Nous avons chacun son expérience. Fabrice à la sienne, j'ai la mienne. Nous allons conjuguer nos deux expériences, avec l'aide de nos militants, l'aide de nos sympathisants, l'aide des résidents nous allons faire en sorte de gagner.

 Selon le dernier recensement, le Plateau compte 7186 habitants mais enregistre au moins 60 000 électeurs dont l'écrasante majorité n'est pas résidente de la commune. Cela ne fausse-t-il pas le jeu électoral ?

Je ne suis pas frustré en tant qu'enfant du Plateau d'avoir 7186 résidents pour une population électorale de plus de 66 000 électeurs. Je suis au Plateau depuis 1986, la maison familiale est toujours au Plateau et j'y vais tout le temps. D'abord, j'aimerais dire que cela s'explique. D'un point de vue légal, ce n'est pas interdit que chacun s'inscrive où il souhaite. Premier élément d'explication. Deuxième élément d'explication, de tout temps, beaucoup de personnes ont été fonctionnaires au Plateau. Ils travaillent au Plateau, à la période d'enrôlement, ils descendent se faire enrôler et remontent à leur bureau. Le jour de l'élection, dimanche, ils votent et repartent. L'essentiel, c'est de voter son candidat. Cela a accru le fichier électoral du Plateau. Bien entendu depuis l'élection municipale de 2001, c'est là que tout a commencé. J'étais le directeur de campagne de Marcel Amon Tanoh en 2001 pour les municipales, on n'avait pas ce fichier. A partir de cette date, le fichier a commencé à grossir.

Et, ceux qui ont fait en sorte que ce fichier connaisse un grand bon, ce n'est pas le RHDP, c'est le FPI à l'époque qui est le PPA-CI aujourd'hui. Souvenez-vous, avec l'effet de la Sorbonne, nous sommes passés du simple au triple du fichier. Ça aussi, il faut le comprendre, c'est l'histoire de notre commune. Donc chacun des candidats à la candidature à travailler à faire en sorte d'avoir ses partisans sur le fichier électoral. Ça a densifié le fichier électoral du Plateau. Ces différentes composantes dont j'ai parlé vont concourir certainement à l'expression du suffrage, mais, ceux qui donnent la légitimité au maire ou à tout élu, ce sont les résidents du Plateau. Si vous n'avez aucun lien avec les habitants du Plateau, si on ne vous connait pas au Plateau, comment vous pouvez avoir cette facilité à traduire les aspirations des habitants et résidents du Plateau. C'est impossible ! Donc, les habitants du Plateau doivent se reconnaitre en vous. Vous devez avoir un lien avec eux. Si vous n'avez pas cela, vous n'avez aucune légitimité. Même si vous vous faites élire, vous aurez du mal à gérer. Parce que, vous ne saurez même pas où aller. Vous ne saurez pas à qui vous adresser. Ils ne se reconnaitrons pas en vous. Nous avons l'avantage, la chance et c'est aussi le résultat d'un travail d'être sur le terrain politique depuis 1994. Nous connaissons tous les quartiers du Plateau et les habitants du Plateau nous connaissent. Donc chacun, moi-même depuis 1994, Fabrice depuis 2018, chacun sur son électorat, ses partisans, sa connaissance du terrain, peut faire en sorte que nous gagnons. Fabrice a aussi toute la légitimé, c'est aussi un enfant du Plateau. Il a été à l'école au Plateau, il a habité au Chien méchant, un sous-quartier du Plateau. Son ainé Djoro Didier est toujours au Plateau. Il était responsable à la mairie. Il en a été exclu dès qu'il a soutenu son jeune frère. Donc chacun de nous a sa réalité et son lien avec le Plateau. Aussi bien moi-même que mon jeune frère Fabrice, nous n'avons aucun problème de légitimité. Peut-être d'autres, parce que j'apprends que certains candidats pourraient venir d'ailleurs. Mais, nous n'avons aucun problème de légitimité.

 Qu'attendez-vous véritablement du candidat Fabrice Sawegnon ?

Je vous ai dit que dans cette affaire, il n'y a pas de marchandage. Bien entendu, nous allons conquérir une commune pour la gestion et nous avons des personnes qui nous soutiennent. Donc, il y a un minimum d'accord que mon jeune frère Fabrice Sawegnon et moi-même devons avoir avant d'aller à cette élection. Nous travaillons là-dessus. Mais pas avec un couteau sous la dent. Nous le faisons sereinement et nous allons arriver, je l'espère, à des résultats au bénéfice de nos militants, de nos sympathisants. Personnellement, je n'en attends rien du tout. Mais, j'en attends quelque chose pour les militants, les sympathisants que j'ai. Je parle des militants du RHDP. Il faut que quand on va arriver à la mairie, que chacun sache où il va s'assoir. Que chacun sache qu'est-ce qu'il va faire, qu'est-ce qu'il va devenir, comment nous allons co-gérer. Ce n'est pas quand on va gagner qu'on va commencer à réfléchir. Vous savez, comme on le dit, si vous n'avez pas de l'argent, quand on vous donne de l'argent, vous allez commencer à vous bagarrer.

Donc, nous n'allons pas attendre d'arriver à la mairie, on va déjà se mettre d'accord sur notre vision en ce qui concerne la gestion et la co-gestion avec l'esprit que c'est lui le maire, et que nous allons voir comment nous allons l'accompagner et faire en sorte que chacune des composantes puisse se reconnaitre dans ce conseil municipal qui va être mis en place. Parce que le conseil municipal doit être la vitrine de la cité. Si les habitants de la commune regardent le conseil municipal, ne s'identifient pas là-dedans, vous allez échouer. Il faut faire en sorte que dans le conseil municipal, chacune des composantes du Plateau, que ce soit les résidents, les cheminots ou les anciens cheminots, que ce soit les gars de la cité policière, ceux qu'on appelle chez nous les hors-zones, les gens qui n'habitent pas le Plateau, mais qui ont un lien avec le Plateau, parce qu'ils décident de faire leurs activités au Plateau, il faut que tout ceux-là se reconnaissent dans le conseil municipal que vous allez mettre en place. C'est pourquoi je serai aux côtés de mon jeune frère Fabrice pour faire en sorte que rien ne soit oublié. Que nous fassions en sorte qu'au final, chacun puisse se reconnaitre dans le conseil municipal que nous allons mettre en place et que ce conseil municipal soit un élément de mobilisation. Voilà un peu ma perception des choses.

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