Ile Maurice: Britannia - Deux frères tabassés par des policiers

Dans la nuit de vendredi, la police de Rivière-des-Anguilles s'est rendue au domicile d'une famille à Britannia pour appréhender son fils aîné, âgé de 18 ans. Cela, concernant une affaire d'agression d'une fillette de dix ans, qui a eu lieu mercredi.

Il a été conduit au poste de police, où il avance avoir été roué de coups. Plusieurs coups et quelques heures plus tard, les policiers lui auraient fait signer une déclaration expliquant qu'il n'a rien à voir avec cette affaire et qu'il a simplement été interrogé.

Le deuxième fils de cette même famille est par la suite arrêté lundi. Ce dernier, âgé de 16 ans, a connu le même sort que son frère. En effet, le jeune homme se souvient que mercredi après-midi, il était accompagné de son cadet et d'un ami de la localité et les trois s'étaient rendus à la boutique du coin pour acheter des cigarettes. Ils devaient ensuite apprendre qu'une fillette s'était fait agresser. Deux hommes l'auraient tirée jusqu'à un champ de canne où ils lui ont administré une injection. La police affirme les avoir aperçus sur les images des caméras.

La famille des jeunes hommes souhaite porter plainte et ne compte pas rester les bras croisés.

Le fils aîné, un technicien de l'entretien des piscines, âgé de 18 ans, père d'une fillette de quatre mois, est traumatisé. Il n'arrive pas à fermer l'oeil de la nuit et est effrayé en voyant passer la police. Selon lui, il aurait été injustement arrêté et battu pour quelque chose qu'il n'a pas fait. «J'ai une fille de quatre mois, j'ai des soeurs, comment pensez-vous que je pourrais commettre des choses comme ça», pleure-t-il avant d'enchaîner que «vendredi, vers 20 heures, je me trouvais chez moi lorsque la police est arrivée.

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Sans me donner d'explication, on m'a conduit au poste de police de Rivière-des-Anguilles, où on a commencé à me donner des coups. Lorsque j'ai demandé pourquoi on me frappait, on m'a lancé : 'To pa koné ki to finn fer, inn gagn twa dan kaméra.' Par la suite, ils m'ont dit que j'ai agressé une fillette de la localité, mais c'est faux. Après trois heures, ils m'ont descendu, ils m'ont menotté, avant de me dire que je n'ai rien fait et que j'étais au mauvais endroit au mauvais moment», confie le jeune homme.

Aux alentours de 23 h 30, les policiers lui auraient donné une attestation avançant qu'il a été conduit au poste de police pour une déclaration et que tout s'est déroulé sans anicroche. Sous pression, ce dernier signe et se rend par la suite à l'hôpital où il a reçu des soins.

Le cadet de 16 ans , de son côté, avait eu une affaire il y a un mois et serait ciblé par la police. «Li pann fer nanyé li. Sa zour-la, li ti ek so frer ek enn kamarad, zot ti pé al laboutik.» Lorsque la police l'a embarqué dans une fourgonnette pour le conduire au poste de police de Rivière-des-Anguilles, sa mère a demandé qu'elle l'accompagne, mais les policiers auraient refusé en disant qu'il n'y avait pas de place dans le véhicule.

Une quinzaine de minutes plus tard, lorsque cette mère de famille arrive au poste de police, elle entend les cris de son fils. «Lapolis finn maltret mo madam, zot finn dir li ki li pe soutir mo garson ki li pe viv ek lamoné cokin. Nu enn fami pov, mo madam modis, mo travay pou ki nu kapav swayn nu fami», confie le père des garçons. Après l'avoir roué de coups, il a été, comme son frère, autorisé à rentrer après avoir signé une déclaration. «Mo garson in sinyé, mais mo madam pann sinyé. Pa kapav zot pé gayn sa enn zwé.»

Au niveau de la police, on nous a déclaré que ceux concernés doivent se rendre au bureau de l'Independent Police Complaints Commission pour une plainte.

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