Congo-Brazzaville: Reconnaissance des terres coutumières - Deux dossiers validés dans la Bouenza

Le ministre d'Etat, ministre des Affaires foncières et du Domaine public, chargé des relations avec le Parlement, Pierre Mabiala, a présidé à Madingou, chef-lieu du département de la Bouenza, les travaux de la Commission nationale de reconnaissance des terres coutumières, afin d'examiner quatorze dossiers dont deux ont pu être validés.

Les dossiers validés ont été ceux des familles Kinsimba, dans le district de Boko-Songho, et Kibaka, dans le district de Loudima. Neuf ont été ajournés, dont ceux des familles en conflit avec les voisins et les affaires sont pendantes devant les tribunaux. « Si vous avez déjà saisi les juridictions de la République, vous ne pouvez plus venir ici. Nous sommes incompétents. Il faut attendre la décision définitive de justice », a expliqué le ministre d'Etat, Pierre Mabiala.

Les dossiers des familles Basseke Nzala Batu, Ombamba de Madouma et Bakoyi de Kibamba ont été purement et simplement rejetés. Dans le cadre de la gestion foncière, les forêts appartiennent à l'Etat. « Pourquoi allons-nous reconnaître des citoyens à l'intérieur des forêts de l'Etat ? C'est un problème de responsabilité.

Si nous donnons ces terres à une famille qui s'y installe, ça veut dire que ce sont des forêts qui seront détruites. On ne peut pas, nous l'Etat, se permettre une telle chose », a indiqué Jules Monkala Tchoumou, préfet de la Bouenza.

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Pour le président du Conseil départemental, Jean Fulgence Mouangou, cette zone forestière est en devenir, donc « il ne s'agit pas d'arrêter cette dynamique naturelle ».

Quant aux terres de la famille Bakoyi de Kimbamba, elles sont comprises dans l'Unité de forestation aménagée. La famille Ombamba a bénéficié de l'hospitalité légendaire de ceux qui étaient dans le village lorsqu'ils étaient venus après la construction du chemin de fer. Un endroit leur avait été indiqué pour qu'ils s'installent. Par ce motif, « est-ce qu'ils doivent être propriétaires fonciers ?», s'est questionné le ministre d'Etat.

Tout en rejetant ce dossier, Pierre Mabiala a joué à la conciliation. Il a proposé une démarche en demandant à la famille d'accueil de penser aux Ombamba. «Vous n'allez pas les chasser comme ça. C'est à vous de leur donner une partie de vos terres lorsqu'elles seront reconnues par l'Etat, et non pas la commission», a-t-il conseillé.

Enfin, le préfet Jules Monkala Tchoumou, premier vice-président de la Commission, a rappelé aux membres leur sens du devoir. Il a relevé l'adhésion de plus en plus grandissante de la population de la Bouenza à la sécurisation de la terre et au travail de la Commission nationale de reconnaissance des terres coutumières, au regard du nombre croissant des dossiers soumis à l'appréciation de cette session.

Il est revenu sur le message du president de la République sur l'état de la nation devant le Parlement réuni en congrès, le 28 novembre dernier, demandant au gouvernement d'accélérer le processus de reconnaissance des terres coutumières en vue de constituer la réserve foncière de l'Etat. C'est ainsi que la session a permis également à l'Etat de se constituer une réserve foncière d'une superficie totale de 1826 hectares.

Signalons que les quatorze affaires ont été introduites par les familles Kinsimba, Ngoma Victor, Tseke-Mambinda, Kilounga, Mikaya, Basseke Nzala Batu, Ombamba de Madouma, des terres de Kibaka, Kindamba de Doungou, Mimpambou, Kimbimbi, Minzoumba de Kibimbi, Bakoyi de Kimbamba, Bouende-Mpouma.

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