Un an après la COP15, à Abidjan, des politiques et scientifiques du Ghana, du Cameroun ou encore Sénégal se sont réunis pendant deux jours dans la capitale économique ivoirienne pour plancher sur les solutions afin de gérer durablement la fertilité des sols forestiers. Parmi les alternatives évoquées, figure l'agroforesterie, qui permet d'associer des arbres et des cultures agricoles sur une même parcelle. En Côte d'Ivoire, où près de 80% du couvert forestier a disparu à cause de la culture du cacao, cette expérience pourrait bien améliorer les pratiques culturales.
En Côte d'Ivoire, la dégradation des sols est principalement liée à l'orpaillage clandestin, au commerce du bois de chauffe et à l'agriculture, en particulier, la culture du cacao qui a empiété sur des hectares de forêts.
L'agroforesterie, une alternative
Plusieurs scientifiques sont formels : l'agroforesterie présente une alternative durable pour les paysans. « Dans la culture du cacao en général, dans l'agrodéforesterie, on va demander qu'ils puissent planter des arbres, explique Anicet Ebou, enseignant chercheur à l'INP-HP, l'Institut national polytechnique Félix-Houphouët-Boigny. On a des cultures pérennes et il y a aussi des arbres fruitiers qui peuvent permettre des ressources additionnelles : des manguiers, des bananiers. Il y a des études qui sont en train d'être faites sur les richesses, c'est surtout d'identifier les meilleures cultures qui favoriseraient la productivité du cacao ».
Cette pratique permettrait de retenir le carbone au sol et donc à terme, de restaurer des sites dégradés.
Difficile de séduire les producteurs
Seulement cette expérience a encore du mal à séduire les producteurs : les paysans ont besoin d'études concrètes, de chiffres qui mettent en avant les gains qu'ils peuvent tirer de cette pratique. Comme le constate Drissa Traoré, le point focal du projet Terri4Sol au ministère de l'Agriculture : « Les populations ne voient pas encore l'intérêt de l'agroforesterie. Tant qu'on n'aura pas aidé les producteurs à améliorer les conditions de revenus, nous aurons du mal à passer ».
Reste donc un grand travail de sensibilisation sur le terrain auprès des acteurs, pour petit à petit, divulguer des bonnes pratiques.