En Éthiopie, la décision de la Commission nationale électorale, annoncée vendredi, de refuser de reconnaître de nouveau l'existence légale du Front de libération du peuple du Tigré, le TPLF, ne passe pas. Le parti dirigeant la région du Tigré et l'administration intérimaire tigréenne l'ont condamné d'une même voix. Ils mettent en garde contre ce qui, pour eux, « met en péril » l'accord de paix signé en novembre dernier.
La décision de la Commission électorale « n'a aucun sens », s'est insurgé un cadre dirigeant du TPLF, Kindeya Gebrehiwot. Elle met en danger « le processus de paix tout entier », a surenchéri le gouvernement temporaire de la région dirigé par Getachew Reda. Quant au parti lui-même, toujours dirigé par l'ancien président tigréen Debretsion Gebremichael, il a qualifié le refus d'être de nouveau reconnu d'« inacceptable ». Il appelle la Commission électorale à revenir dessus, tout simplement.
La Commission électorale a toutefois expliqué que son refus se fondait sur un vide juridique. Le TPLF, dit-elle, avait été déclaré illégal en 2021 pour s'être engagé dans la lutte armée. Mais bien que cette raison soit désormais caduque, il n'existe pas de mécanisme, en l'état de la loi éthiopienne, dit-elle, pour « restaurer la personnalité légale du parti ».
Selon elle, le TPLF peut toutefois lui soumettre une requête d'enregistrement en reprenant le processus à zéro. En attendant, le parti dominant dans le Tigré, dont la désignation comme « organisation terroriste » a été levée par le Parlement comme le prévoyait l'accord de paix de Pretoria, n'a donc pas d'existence légale. Il ne peut donc prétendre à concourir aux futures élections.