La BAD dit travailler avec le gouvernement zimbabwéen pour accélérer la mobilisation de 3,5 milliards de dollars. Une indemnisation actée dans un accord conclu en 2020 entre le président Emmerson Mnangagwa et les fermiers blancs. Ils sont près de 4 000 à avoir été expropriés de leurs terres au début des années 2000, lors de réforme agraire lancée par l'ancien président Robert Mugabe qui voulait inverser un déséquilibre historique. Mais aujourd'hui, l'enjeu est de ne pas alourdir davantage la dette du Zimbabwe.
Le président de la Banque africaine de développement, le nigérian Akinwumi Adesina, appelle le Zimbabwé à accélérer l'indemnisation promise aux fermiers blancs. Pour mobiliser ces 3 milliards 500 millions de dollars, le dirigeant de la BAD mise sur « des instruments et mécanismes financiers innovants ».
Sans plus de précision, il affirme plancher sur le sujet, avec le gouvernement zimbabwéen. Un défi de taille... compte-tenu du niveau d'endettement du pays. D'après l'institution financière, le Zimbabwé doit aujourd'hui plus de 14 milliards de dollars à ses créanciers internationaux. La dette intérieure s'élève quant à elle à 3,4 milliards de dollars.
La question de sa résolution était au menu d'une rencontre de haut niveau, lundi à Harare. C'est à cette occasion qu'Akinwumi Adesina s'est exprimé. Pour lui, le « succès des efforts entrepris (...) dépendra de ce qu'il se passera lors de la présidentielle », prévue en juillet prochain.
Ces déclarations interviennent alors que les fermiers blancs ont récemment refusé une proposition d'indemnisation via des bons du Trésor, sur une période de 10 ans. Or l'indemnisation des fermiers blancs est l'une des conditions posées par les principaux créanciers du pays pour accepter un programme d'apurement des arriérés de dette.