C'est un grand moment de la vie de Souleymane Cissé. Le réalisateur malien a été honoré, mercredi 17 mai, à l'ouverture de la Quinzaine des cinéastes au Festival de Cannes, par le prix du Carrosse d'Or. Ce prix, qui emprunte son nom à l'oeuvre célèbre de Jean Renoir est décerné par la société des réalisatrices et réalisateurs de films. Le réalisateur malien, de 82 ans pionnier du cinéma africain avait déjà reçu à Cannes le prix du jury pour son film Yeelen en 1987. Hier, le prix qui lui a été décerné saluait sa carrière inédite.
C'est à sa mère que Souleymane Cissé a dédié le Carosse d'Or qu'il venait juste de remporter, hier, mercredi 17 mai, sous l'ovation de la salle et en présence de sa famille venue en bon nombre pour assister à l'événement. Le lauréat, dans son discours est revenu sur les différentes étapes de sa vie de cinéaste.
« Je remercie le cinéma de mon enfance »
Et ce sont les années de jeunesse qui semblent avoir le plus marqué son parcours : « Le cinéma aura été ma vie, pour cela, je remercie le cinéma de mon enfance, les films vus dans les salles aujourd'hui disparues de Bamako, je me souviens avec émotion de John Wayne, de Kirk Douglas, je me souviens des péplums italiens, que je regardais jeune adulte lorsque je travaillais comme projectionniste dans une maison de jeunes du Mouvement national des pionniers. Tous ces films auront fait vibrer mon âme et mon existence. »
Un cinéma universel
Souleymane Cissé, ce pionnier du cinéma africain a toujours fait des oeuvres ancrées dans la réalité locale mais ouvertes au monde, un cinéma universel et à la croisée du poétique et du politique : « Pour finir, je salue les cinéphiles du monde qui ont eu conscience du progrès de l'humanité en ne tenant pas compte de l'origine géographique d'un créateur, ce soir et en cette occasion, sur la carte du monde, il n'y a à mes yeux qu'un pays, celui du cinéma. »
C'est donc pour saluer la carrière inédite de Souleymane Cissé, son cinéma audacieux et authentiquement africain que le Carrosse d'or lui a été décerné.