Après un report, le gouverneur de Kinshasa a autorisé, jeudi 18 mai, la marche convoquée samedi par les opposants Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Delly Sesanga et Matata Ponyo, mais a imposé un itinéraire. L'opposition entend dénoncer la vie chère, l'insécurité dans l'Est et l'opacité autour des préparatifs des élections prévues en fin d'année.
Les discussions ont été houleuses entre le gouverneur et les opposants, le jeudi 18 mai. Après plusieurs heures d'échanges sur fond d'interruptions et concertations, le gouverneur a pris acte de la marche de ce samedi 20 mai, sans toutefois valider les deux itinéraires initialement prévus.
Pour l'autorité, il n'est pas question de clôturer la marche au palais du Peuple, le siège du Parlement. Le cortège d'opposants devra donc partir du rond-point Sakombi, dans la commune de Ngaliema, et aboutir à la place Ymca en passant par le carrefour Rond-Point Victoire.
Contestations
Les délégués de l'opposition ont fait entendre des contestations même quand le gouverneur a évoqué des paramètres sécuritaires. « Nous disons : nous allons chuter au siège de l'Ecidé [parti de Martin Fayulu, NDLR] qui est aux abords du boulevard Triomphal, a soutenu le député Dieudonné Bolengetenge, secrétaire général du parti de Moïse Katumbi, Ensemble pour le République. Nous ne sommes pas disposés à accepter des diktats qui se répètent de semaine en semaine, de date en date. Donc, nous allons marcher, l'autorité prendra ses responsabilités avec ses commandités, avec ses ouailles, avec ses ramifications. Nous espérons que ce soit dans le sens de sécuriser les gens, mais si c'est dans le sens contraire, le monde sera témoin de ce dont nous pourrions être victimes. »
Manoeuvre
La police sera instruite ce vendredi pour empêcher toute violation de l'itinéraire, selon l'hôtel de ville, mais aussi pour éviter toute violence. Les forces de l'ordre devront également encadrer le même jour le rassemblement de la sortie officielle du parti du gouverneur et une marche des jeunes du parti présidentiel en soutien aux institutions. L'opposition y voit une manoeuvre du pouvoir pour contrer sa mobilisation à sept mois des élections générales.