Madagascar: AVARADOHA - Six sous-officiers tabassent deux civils

Des militaires sous les feux des projecteurs. Filmés en flagrant délit de coups et blessures volontaires, six individus identifiés comme étant des éléments de l'armée malgache ont passé à tabac deux hommes. Les scènes se sont passées à Avaradoha, dans la nuit de mercredi à jeudi, dans un coin de rue surplombé par un réverbère, exposé à l'éclairage public. Pendant la journée d'hier, les six militaires incriminés ont été arrêtés par la gendarmerie. Il s'est alors avéré qu'ils sont des sous-officiers chargés de la sécurisation de l'Hôpital Militaire de Soavinandriana. Ces soldats se sont faits cueillir aux abords de leur lieu de travail. La vidéo qui circule donne la chair de poule. Criant en titubant et marchant dans la rue dans une démarche de surhomme sous l'emprise de l'alcool, les agresseurs se sont déchaînés sur les deux hommes, couchés à plat ventre sur le trottoir.

Celui qui semblait être le chef de la bande ne ménageait pas ses coups à plusieurs reprises, celui-ci a infligé de violents coups de ceinturon militaire sur l'une des victimes à terre en prenant soin de frapper à la tête. . Visiblement sous les vapeurs de l'alcool, un militaire en jogging, tenant le ceinturon risque de perdre l'équilibre et tomber à chaque coup infligé à l'individu battu. À côté, son comparse en treillis, armé d'une pelle attendait également de se joindre à ces actes de violence. À une dizaine de mètres plus loin, trois autres de leurs compères se jetaient avec fureur sur la deuxième victime. Plaquée contre le sol, celle-ci a encaissé des coups de poings au visage et des coups de pied sur le corps avant que ses bourreaux ne le traînent dans une ruelle à l'abri du regard où ils ont continué à cogner comme des sourds en restant insensibles aux cris poussés par leur victime. Au passage d'un tout-terrain noir qui a marqué arrêt, deux des forcenés sont sortis de la ruelle pour se tenir d'une posture bien droite et saluer.

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Esquive

« Mes respects mon colonel.... Nous cherchons encore les acolytes de ces individus », a lancé en titubant l'un d'eux. Malgré cette intervention dissuasive, les trois autres agresseurs continuaient à frapper les deux hommes, de l'autre côté de la rue. Joint au téléphone, un responsable auprès de la direction de la communication du ministère de la Défense nationale a renvoyé la balle à la police. « Nous n'étions pas de permanence, veuillez appeler le poste de permanence auprès du commissariat central d'Antananarivo », telle était l'orientation suggérée par un officier supérieur. Interrogé sur la situation, le commissariat du troisième arrondissement dont le lieu de l'agression est inscrit dans la circonscription indique que des éléments d'intervention motorisés sont venus à la rescousse après avoir reçu un appel téléphonique mercredi aux alentours de 23 heures.

Lorsqu'ils ont débarqué, les forcenés avaient déjà pris le large. L'une des victimes, grièvement blessée était encore sur place. Elle a signifié qu'elle allait porter plainte. La police lui a prêté main forte pour qu'elle se fasse soigner avant qu'elle ne se présente à la gendarmerie pour engager la poursuite étant donné que c'est l'entité de police judiciaire qui est à saisir lorsqu'un ou des militaires sont incriminés. À la lumière des informations recueillies, l'escouade militaire avait bu dans une virée nocturne bien arrosée. Sur le chemin, ils se seraient disputés avec les deux hommes pour très vite en venir aux mains.

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