Dakar — Trois études pilotées par le centre Kix Afrique 21 préconisent une capitalisation des bonnes pratiques de l'enseignement à distance en raison des "résultats probants obtenus » pendant la crise liée au Covid-19.
"Avec ces résultats obtenus, il s'agit de voir comment faire en sorte que les Etats et les gouvernements puissent capitaliser ces bonnes pratiques et les réinvestir dans les systèmes éducatifs pour les rendre plus performants", a expliqué la représentante du secrétaire général de la Conférence des ministres de l'Education des Etats et gouvernements de la Francophonie (Confémen), membres du consortium à l'initiative des études.
A la clôture mercredi de l'atelier de restitution des résultats, Fatimata Bâ Diallo a indiqué que "les résultats de ces études sont forts intéressants ». Selon elle, ils »permettent d'avoir des données probantes produites par des chercheurs de haut niveau sélectionnés sur la base d'appels à candidature".
Afin de mener des actions pour accompagner les systèmes éducatifs de ses 44 pays membres, la Confemen a commandité trois études pour identifier les défis du système éducatif, les priorités mais également mettre en exergue les bonnes pratiques, pour mieux cibler l'accompagnement et le soutien aux pays qui constituent une phase proéminente, selon Mme Diallo.
Lors de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, a-t-elle rappelé, les pays s'étaient mobilisés pour trouver des alternatives éducatives afin d'assurer la continuité pédagogique. »Cela a porté ses fruits et nous pensons que ce dispositif doit perdurer. Les résultats des études vont nous permettre d'avoir les éléments clés pour apporter des solutions », a t-elle salué.
Outre l'apprentissage à distance, les études concernaient également les transferts de connaissances qui doivent permettre d'avoir des organisations apprenantes pour interagir en interne mais également avec d'autres organisations pour établir le partage de connaissances et d'innovations.
Une étude sur les programmes et curricula a révélé qu'il y a également dans certains systèmes éducatif "une surcharge du curriculum qu'il faudrait revoir à la faveur des expériences déroulées dans le contexte des enseignements à distance lors de la crise sanitaire".
"Des expériences qu'on peut reprendre, retravailler affinées et inscrire dans une perspective de révision de nos curricula", a dit Fatimata Bâ Diallo.
Coordonnatrice du programme KIX Afrique 21, Maimouna Cissokho Touré souligne que le programme travaille avec ces pays pour les appuyer dans l'amélioration de leurs systèmes éducatifs en mettant l'accent sur des données probantes, la génération de connaissances et le renforcement de capacités.
Le programme est piloté par l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF), l'Institut de la Francophonie pour l'éducation et la formation (IFEF) et la Confemen.
"Il serait intéressant que toutes les connaissances générés puissent impacter le système éducatif positivement", a dit la coordonnatrice du programme, qui appuie 21 pays d'Afrique francophone, dont le Sénégal.
Les résultats des études vont permettre d'avoir des perspectives pour accompagner les pays dans le renforcement de capacités, dans le partage des connaissances et des innovations.
Pour Maimouna Cissokho Touré, "le regard scientifique est très important dans ce dispositif de recherche de données et nous faisons tout pour mettre en lien le monde de la recherche et l'administration du système éducatif pour trouver des solutions spécifiques à des problématiques particulières".
Les résultats destinés à apporter des "réponses factuelles" aux défis que rencontrent les systèmes éducatifs de plusieurs pays devront alimenter le dialogue politique mais également soutenir les prises de décisions dans les domaines de l'éducation.