Afrique: Festival 'Fièrement Ndundu' - Yan Mambo annonce la sixième édition en juin

A moins d'un mois de l'événement militant en faveur des albinos censé se tenir les 12 et 13 juin prochains, son initiateur, Yan Mambo, retrace le parcours de l'action qui lui tient à cœur et porte joyeusement à tour de bras et de ses retombées actuelles.

« En cinq ans, la plus grande action accomplie par "Fièrement Ndundu" a été de redéfinir le mot Ndundu », a reconnu d'entrée de jeu Yan Mambo, alias Ours blanc. En effet, clamant lui-même sa fierté d'être albinos, il a soutenu qu'il s'agit là d'une avancée majeure. Savoir qu'« Il y a dix ans, appeler ndundu un albinos était synonyme de le rabaisser. Cela était perçu comme péjoratif, passait pour une insulte.

Mais après le lancement de "Plus de couleur, fièrement Ndundu" en 2015, ce mot est devenu symbole d'espoir, de particularité, de beauté, d'extravagance naturelle ». De sorte que, a poursuivi l'Ours blanc, « Aujourd'hui des albinos peuvent se bomber le torse, marcher tête haute dans la rue grâce à l'initiative de redéfinir les choses de manière sociale. Ainsi, plusieurs personnes ne sont plus gênées de sortir ou se marier avec un albinos ».

Plus fort encore, a fait observer l'initiateur de l'association Plus de couleurs : « Quand nous avions lancé la campagne "Un câlin, un albinos, une vie" avec le slogan "Fais un câlin avec l'albinos le plus proche de toi, faites un selfie ensemble, dites plus de couleurs", cela a déclenché quelque chose de spécial, de grandiose dans le pays.

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Désormais, les gens aiment s'afficher avec un albinos ». Ainsi, pour l'Ours blanc, il ne fait plus l'ombre d'un doute que les efforts de "Fièrement Ndundu" ont payé jusqu'ici. Il le tient assurément pour « un slogan qui permet à l'albinos de s'assumer comme tel », rappelant qu'il n'y a pas si longtemps, il « paraissait plus raisonnable », question de ne pas blesser les sensibilités, de s'adresser à un albinos en disant « Mundele ».

« Aujourd'hui, grâce à "Fièrement Ndundu", le ndundu est fier de ce qu'il est », a affirmé Yan Mambo. Sans conteste, a-t-il ajouté, « cela a contribué à l'acceptation de soi » de sorte que « les albinos disent plus le mot ndundu que les personnes non albinos, ce qui n'était pas le cas avant ».

Du reste, a noté encore le jeune et dynamique militant, « de plus en plus d'albinos osent s'afficher sur les réseaux sociaux. Ils n'éprouvent plus aucune gêne à le faire ». Qui plus est, a-t-il souligné, « à Kinshasa, " Fièrement Ndundu" a été un élément déclencheur qui s'étend dans la République démocratique du Congo (RDC) comme un effet papillon, c'est parti de fil en aiguille ».

Mais Yan a évoqué la nécessité qui lui incombe de continuer à militer parce que l'ouvrage à abattre, vu l'immensité du Congo, « est tellement grand ». « Si le travail réalisé a porté dans la capitale, il est impérieux d'aller au-delà et cela exige des moyens », a-t-il dit. Par ailleurs, il reste convaincu que « ceux qui voient cette campagne de loin n'ont pas la meilleure perception de l'image que nous vendons. Il faut arriver sur place pour la leur livrer ».

L'action de "Fièrement Ndundu" ne fait pas encore l'unanimité « faute d'avoir pu accéder à tous les recoins de la RDC et atteint d'autres pays de l'Afrique où les albinos sont persécutés, discriminés ».

Ours blanc est d'avis que « le meilleur bénéfice qu'ils peuvent en tirer c'est la fierté », bien plus que « le don d'un tube de lotion ou crème solaire qui s'utilise pendant une ou deux semaines alors que la fierté se porte pendant toute sa vie et est léguée aux générations futures ». Dès lors, a-t-il réaffirmé, « la fierté est le meilleur héritage que nous pouvons léguer aux albinos qui adhèrent au projet "Fièrement Ndundu" ».

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