Le WWF (World Wildlife Fund) a choisi Ambilobe, pour lancer la célébration de ses 60 ans d'intervention à Madagascar pour le bénéfice du peuple malgache de la nature.
Le WWF (World Wildlife Fund) a mis son choix sur Ambilobe , pour lancer la célébration de ses 60 ans d'intervention à Madagascar pour le bénéfice du peuple malgache de la nature. La même organisation se poursuivra dans les régions de Sofia et de Sava. Au cours des années , le WWF a fait de grands progrès en matière de conservation et de protection de l'environnement et cela n'est pas passé inaperçu. Hier la capitale d'Ankarabe a abrité la cérémonie d'ouverture des activités célébrant le 60e anniversaire de l'organisation. Pour marquer ces efforts, WWF Madagascar rend hommage pendant un mois aux efforts de conservation entrepris dans la région Diana. Le mardi 16 mai a été marqué par le lancement de cette célébration à travers une grande journée de rencontre des acteurs et parties prenantes de la région.
Ils étaient nombreux à soutenir l'organisation et ses activités. C'est ainsi qu'une grande fête a été organisée dans la ville d'Ambilobe. C'était également une occasion de se retrouver, de faire un point d'étape, de continuer des projets et d'en faire de nouveaux. Tout a débuté par un carnaval avec tous ses partenaires de mise en oeuvre. Citons entre autres les comités de base (VOI), les « polisinala », les associations féminines, les jeunes ... Se sont ensuivis la cérémonie officielle tenue, cette fois, dans l'enceinte de la résidence du district d'Ambilobe et le vernissage d'une exposition photographique sur la biodiversité du Nord de Madagascar avec les photographies de Nicky Aina, Nick Riley & Fita Fanomezantsoa pour sensibiliser la population à la beauté et à la richesse de la région Diana. Et durant l'après-midi, une conférence sur les actions de WWF à Madagascar et dans la région Diana s'est tenue à l'hôtel Kozobe. Les participants aux conférences, issus de différents secteurs, ont été invités à échanger sur les différents enjeux et contextes de la conservation à Diana. L'on a su à travers des différentes interventions que le paysage marin de Diana, l'un des quatre paysages prioritaires de WWF à Madagascar, est riche en biodiversité et en valeur écologique. Les mangroves et les récifs coralliens de ce paysage du Nord font partie des plus importants habitats marins de Madagascar, pour ne citer que Nosy Hara qui est le deuxième « hot spot » en termes de biodiversité coralliens dans l'Océan Indien et les mangroves de Baie d'Ambaro qui couvrent 10% de la totalité des mangroves de Madagascar.
Conservation inclusive
En fait, WWF, avec l'appui et la collaboration de différents partenaires techniques et financiers locaux et internationaux, a oeuvré depuis plus d'une décennie dans le renforcement des actions de conservation inclusive, surtout avec les communautés de base communément appelées « V.O.I » ou « Vondron'Olona Ifotony» .Dans le paysage Diana, l'organisation a contribué à l'attribution des dix-neuf TGRN,(Transfert de gestion des ressources naturelles) qui représentent 21 000 hectares de zones gérées par les communautés. Elle a aussi aidé les communautés et ses partenaires à reboiser 2 158 hectares de mangroves entre 2015 et 2023. La WWF a aussi permis au gouvernement malgache d'inscrire les mangroves de la baie d'Ambaro comme 21e zone humide d'importance internationale malgache à la convention Ramsar, sans parler de la mise en place des premiers contrats de Transfert de gestion des ressources halieutiques et écosystèmes aquatiques ou TGRH-EA de Madagascar, qui couvrent 9 000 hectares de zones de pêcherie. En outre, le soutien à la résilience humaine et aux activités génératrices de revenus profite à plus de 2 000 ménages.
Perte de réalité
Malheureusement, la biodiversité perd actuellement de sa réalité à vitesse grand V. On fait face au défrichement des mangroves (exploitation forestière illégale, conversion des terres en cultures ou en exploitations agricoles) qui touchent entre autres les mangroves de la baie d'Ambaro. Les ressources marines souffrent de certaines pratiques de pêche illégale, non déclarées et non réglementées, exacerbées par les catastrophes liées au changement climatique et entraînant une diminution des sources de revenus communautaires, dans une région Diana qui possède pourtant 35 % de tous les récifs coralliens de l'océan Indien et qui compte parmi les plus diversifiés de la planète. La nature, plus que jamais, s'avère être le seul filet de sécurité pour ces personnes en temps de crise. Mais tout de même, si la biodiversité de Madagascar a beaucoup souffert face aux pressions subies continuellement depuis 1963, l'espoir, le positif, les solutions résident, heureusement, dans une conservation inclusive qui met les communautés locales au coeur de la gestion durable des ressources existantes. Car ce 60ème anniversaire du WWF a enregistré la présence des personnalités politico-administratives de la région et des chefs de tribu. Une série de discours ont, respectivement, été prononcés. Aussi, d'autres organisations environnementales y étaient présentes. L'occasion a permis au gouverneur Taciano Rakotomanga de saluer le travail et l'investissement du WWF pour le territoire et ce, depuis de nombreuses années. En guise de remerciements et d'appréciation pour sa généreuse intervention, ses nombreuses actions environnementales et ses contributions au développement durable de la région Diana, il lui a décerné un certificat de reconnaissance au directeur de conservation du WWF Madagascar Fenohery Rakotondrasoa. « Pour nous, le caractère sain des écosystèmes est profondément lié à la vie, aux moyens de subsistance et au bien-être des populations. Nous pensons qu'un impact durable ne peut être obtenu qu'en travaillant étroitement avec les communautés, notamment en respectant et en promouvant leurs droits » a affirmé ce dernier. La célébration du 60e anniversaire de WWF dans la Diana s'est terminée en beauté à l'hôtel Kozobe, lors d'une soirée conviviale.