La discrimination des homosexuels prend de l'ampleur. L'ONG Réseau Madagascar Solidarité LGBTQI+ tire la sonnette d'alarme.
La lutte contre la discrimination à l'égard des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer et intersexes (LGBTQI+) est très loin d'être gagnée. La situation en termes de stigmatisation semble même empirer. L'Organisation non gouvernementale Réseau Madagascar LGBTQI+ observe une hausse de l'homophobie. « Des cas d'homophobie plus graves, de harcèlement moral, et des agressions physiques, sont recensés, même au niveau des familles. Il y a, également, une augmentation de la violence policière à l'égard des transgenres, des professionnelles du sexe.
Les propos homophobes et d'incitation à la haine envers la population LGBTQI+ sont de plus en plus visibles sur les réseaux sociaux, qui ne font qu'aggraver la vulnérabilité de la population LGBTQI+», rapporte l'ONG Réseau de Madagascar solidarité. C'était mercredi à l'hôtel Le Grand Mellis Analakely, dans le cadre de la célébration de la journée internationale contre l'homophobie. Dinantsoa, une transgenre de 56 ans, témoigne avoir subi, récemment, de la violence perpétrée par des militaires.
« J'ai croisé deux militaires sur mon chemin, vers 21 heures 30. Ils ont bloqué ma route. L'un a enlevé sa ceinture et m'a frappé avec, tout en me hurlant : vous, les transgenres, êtes des voleurs, des trompeurs ! J'ai échappé de justesse à des blessures au niveau du visage. J'ai dû fuir dans un couloir, pour qu'ils arrêtent de me tabasser », raconte cette professionnelle du sexe.
Fuir le rejet
Face à cette hausse grandissante de l'homophobie, plusieurs membres de la communauté se cachent ou cherchent à immigrer à l'étranger pour fuir le rejet, la discrimination, la stigmatisation, la violation de droit. L'ONG a encadré, accompagné et référencé seize LGBTQI+ en détresse, en danger de mort qui cherchent à fuir dans un pays étranger, entre janvier 2022 jusqu'au mois de mars 2023.
L'ONG sollicite la mise en place d'un système de référence, de prise en charge et d'accompagnement des personnes LGBTQI+ victimes de violences basées sur le genre et l'orientation sexuelle, d'un centre de convivialité et de refuge pour les membres de la communauté LGBTQI+ rejetés par leurs familles et leurs entourages, l'intégration de ces plaidoyers auprès des divers instances décisionnelles dans leurs passations de services, pour le continuum de respect des droits humains, l'accès aux soins équitable et de qualité, l'accès aux offre de service essentielle, la participation effective de la population LGBTQI+ dans la lutte contre les IST VIH Sida, la violence basée sur le genre et l'orientation sexuelle, la pénalisation sévère des personnes sources et/ou propageant des informations ou des messages qui provoquent la perturbation de l'ordre public, qui incitent à la haine, et nuisent à la sécurité de la population LGBTBQI+.
Aussi, la promotion d'un monde inclusive et la lutte contre toute forme de discrimination, de stigmatisation, le non-respect des droits fondamentaux de tous, et en particulier, de la population LGBTQI+.