Madagascar: Questions à...Ranto Mamelonarivo Andriambololona - " On peut diriger des entreprises dans le digital "

interview

Ranto Mamelonarivo Andriambololona, fondateur de HaiRun Technology et SmartPredict des entreprises oeuvrant dans la conception de solutions digitales pour les startups et le développement de solutions métiers créatrices de valeurs est le gagnant du concours TJE CROISSANCE PLUS 2022. Il nous livre sa façon de voir les choses.

· Qu'est-ce qui vous a poussé à entreprendre à Madagascar ?

- Je voulais créer mon entreprise à Madagascar, mon pays, pour justement lancer le défi. Nous avons l'habitude de voir des étrangers à la tête d'entreprises oeuvrant dans le secteur de la nouvelle technologie mais rarement des Malgaches, qui se rangent souvent dans les tâches d'exécutants. Je voulais donc montrer qu'il est possible pour des jeunes malgaches de diriger des entreprises dans le domaine du digital, et voilà. C'est vrai que j'ai fait mes études en France et j'y ai travaillé pendant 15 ans, c'est également de la capacité accumulée, pour créer des emplois, former des jeunes et créer de la valeur ici, et rapatrier les devises ici..

· Quelle est la dynamique de l'entrepreneuriat malgache et quelles opportunités y sont offertes ?

Le domaine du développement logiciel, bien que très technique est basé sur le capital humain. Il consiste à recruter des jeunes, à faire du management et de la formation pour une montée en compétence. C'est là que réside toute la dynamique, nous avons beaucoup de jeunes ici, donc d'énormes potentiels. Nous avons près de 50.000 bacheliers par an, il s'agit d'un vivier de ressources qu'on peut utiliser pleinement. À titre d'exemple, l'île Maurice possède un plateau de plus d'un millier de développeurs pour 3 millions de population. Avec ça elle attire des grandes sociétés européennes dans la technologie. Je veux surfer sur cette dynamique pour créer quelque chose ici chez nous qui aura un effet sur l'ensemble du système.

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· Quelles sont les difficultés rencontrées surtout pour les entreprises dans le digital ?

- Le financement des investissements des projets reste une difficulté majeure. Qui dit croissance dit avance de trésorerie, c'est difficile d'en avoir. Les taux d'intérêts bancaires sont très élevés pour un entrepreneur. En moyenne, j'estime à 25% les bénéfices de l'entrepreneur avec lesquels il ne peut pas lever une trésorerie nécessaire. En outre, la formation des jeunes nécessite encore des cadres structurés pour les accompagner. C'est la raison pour laquelle les grandes entreprises recrutent des expatriés puisqu'ils ont un besoin urgent de compétences pragmatiques, ce que nous n'avons pas nécessairement faute de formations directement adaptées aux besoins du marché.

Je constate souvent des blocages pour certains opérateurs pour intégrer le marché international, par manque d'expérimentation et d'orientation. Ils n'ont pas la maîtrise des canaux pour avoir des prospects, alors que le marché local n'a pas encore une demande suffisante en digital. Mais pour ceux qui veulent se lancer, il est possible d'acquérir les techniques de prospection. Et c'est d'ailleurs ce que je fais actuellement avec nos activités.

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