La particularité des idoles royales est d'avoir été partiellement détournée de leurs vocations anciennes pour servir à l'édification et à la conservation du royaume et du pouvoir. G. Lejamble affirme dans « Les fondements du pouvoir royal en Imerina », un article qu'il publie dans le Bulletin de Madagascar d'avril 1972, que c'est l'apogée du système qui se situe sous Andrianampoinimerina. « Ce grand monarque leur donne leur statut le plus élevé en associant leur culte à celui des ancêtres. » Progressivement, elles sont considérées comme source de la puissance des talismans familiaux ou régionaux, à l'exception de Manjakatsiroa, « de nature exclusivement royale ».
Le souverain fait partie des êtres masina, grâce au caractère masina et des sampy qu'il invoque en diverses occasions. Notamment durant les deux cérémonies fondamentales dans la vie des anciens Merina, la circoncision et le Fandroana, « où il apparait comme un grand prêtre ». La circoncision est introduite avec d'autres éléments culturels d'origine arabe et pratiquée dans la famille de la reine vazimba Rangita. Elle est transmise à d'autres groupes, en particulier les Antehiroka, sous le règne d'Andriamanelo, son petit-fils. Plusieurs décisions sont ainsi prises. Les Antehiroka béniraient les enfants royaux à circoncire. La circoncision se ferait collectivement tous les sept ans, à une époque déterminée par le roi. Elle serait précédée d'une ordalie générale au tanguin, elle-même précédée de l'offrande du hasina et des actes d'allégeance de la population.
« L'ordalie avait pour raison d'être l'élimination des individus faiseurs de maléfices. » Les familles qui procèdent à la circoncision payent une taxe variable en fonction de leur rang social. Elle est soit versée au roi, soit partagée entre le roi et le seigneur selon qu'elle réside dans le domaine royal (menabe) ou dans une seigneurie (menakely). « Lorsque les circoncisions étaient terminées, le roi faisait une action de grâce collective. À cette occasion, la population convoquée payait encore une taxe au souverain ou au seigneur. » « La circoncision parait ainsi comme une coutume privée, organisée et dirigée par le souverain, donc étroitement liée au pouvoir royal. » Il en est de même du Fandroana ou Bain royal. Car, dans cette fête rituelle, le souverain est à la fois « l'acteur principal et le bénéficiaire des cérémonies. Alors que la circoncision ne concerne que les garçons et leur destin individuel, le Fandroana touche l'ensemble de la société et symbolise le renouveau de la vie à l'occasion du Nouvel an lunaire ».
Il est, selon E. Délivré, « la victoire de la société sur le temps et donc celle de l'homme sur la mort ». Comme d'autres évènements publics, circoncision et deuil du souverain, le Bain royal a un caractère binaire. Avant le Bain, il y a la conjuration des forces du Mal ; après le Bain, c'est le renouveau de la société et de la nature. « Mais plus que les autres, le Fandroana est un évènement cosmique marqué par la date de sa célébration. » L'origine du Bain est inconnue, mais probablement antérieure au roi Ralambo, qui ne fait qu'y incorporer le sacrifice des boeufs et à en faire une cérémonie officielle. Selon R. Kent, le Fandroana est aussi un élément culturel islamique. « Le jeûne relatif du mois Alohotsy avant le mois Alahamady, correspondrait à celui du Ramadan. On retrouve le même rituel chez les Antambahoaka. »