Ile Maurice: Monde du travail - Un jardinier licencié par une organisation charitable d'une façon peu charitable

Licencié, il a vu une déduction du coût des bottes, des chaussures et d'un set de vieux fauteuils, entre autres de la somme qui lui était due. Le pauvre jardinier n'en a pas cru ses yeux en voyant la lettre de licenciement. Mais c'est plus grave...

Santaram Appigadu avait un drôle de contrat de travail avec Suraj Ray, haut cadre et syndicaliste de Mauritius Telecom et, surtout, président de MACOSS, l'organisation qui chapeaute toutes les organisations non gouvernementales (ONG) de l'île, y compris les organisations charitables. À noter en passant que Suraj Ray est aussi membre du Redundancy Board. Où il représente les travailleurs...

Santaram était payé le minimum salarial, soit Rs 10 800 mensuellement. Mais aucune contribution n'avait été faite au National Pensions Fund. Pourtant, il travaillait à plein temps, soit six jours par semaine entre 8 h 30 et 16 h 30 dans la cour et le jardin de Suraj Ray, à L'Amitié, Rivière-du-Rempart, et chez la belle-famille de ce dernier à Surinam. Le jardinier nous raconte qu'il a obtenu ce job après une interview organisée par Suraj Ray...

Depuis le 1er mars 2022, le contrat de travail de Santaram Appigadu avait été revu et, à cette date, l'ONG Ahead Charity était devenue son employeur. C'est Suraj Ray lui-même qui en est le Managing Director. Mais Santaram Appigadu continuait à travailler en même temps chez Suraj Ray et sa belle-famille À la mi-février, Suraj Ray informe Santaram Appigadu qu'il n'est pas content de ses services. Le 29 avril, il lui adresse une lettre avec l'en-tête d'Ahead Charity pour l'informer qu'il met fin à son contrat de travail et que «your salary (NdlR, au singulier) for the period you have worked with the company will be paid to you subject to deductions». Quelles sont ces déductions ? Une ceinture de travail que Suraj Ray estime à Rs 1 900, une paire de chaussures à Rs 3 000 et des bottes à Rs 500. Tout en lui rappelant aussi qu'il doit également à Suraj Ray un set de vieux fauteuils à Rs 3 000, qu'il venait de lui vendre, et le feu arrière de son 4x4, que Santaram avait avoué avoir endommagé en faisant une marche arrière. Coût de cette pièce : Rs 12 000. Total dû par Santaram Appigadu : Rs 20 400.

%

Le jardinier licencié ne sait plus si c'est lui qui doit payer Suraj Ray ou l'inverse. Il le lui a demandé. Suraj Ray lui a répondu qu'il lui en parlera. Depuis, Santaram Appigadu n'a rien entendu et attend toujours une rencontre ou une lettre. Nous avons pu entrer en contact avec Suraj Ray après plusieurs tentatives infructueuses. Mais il n'a pas voulu commenter les conditions de travail du jardinier ni celles de son licenciement.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.