Afrique: Lutte contre le terrorisme au Burkina - Il faut éviter les amalgames

Cela fait maintenant près de huit bonnes années que notre chère patrie, le Burkina Faso, est entré dans l'oeil du cyclone des terroristes. Mais grâce à la détermination et à la bravoure des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), le pays tient debout. Tel un roseau, le Burkina plie mais ne rompt pas. Cela dit, j'invite les uns et les autres à faire preuve de discernement dans ce combat que nous menons pour la survie de notre patrie menacée dans son existence.

Je le dis parce que je me rends compte que certains compatriotes, sans le savoir ni le vouloir, donnent l'impression de jouer le jeu de l'ennemi qui, en réalité, travaille à nous diviser. Conscient que notre union fera notre force, ce dernier fait tout pour semer le trouble et provoquer des amalgames. A nous donc de savoir éviter le piège et de retenir pour toujours que les terroristes ne sont ni plus ni moins que des pêcheurs en eaux troubles.

En effet, au début, ils ont tenté de faire croire aux uns et aux autres que le combat qu'ils menaient, était en faveur d'une religion. Ils ont tout fait pour dresser les religions les unes contre les autres. Mais c'était sans compter avec la vigilance des Burkinabè qui ont vite compris le danger et se sont démarqués. Les religions ont toujours cohabité au Burkina Faso sans la moindre difficulté et cela, grâce aux leaders religieux qui ont toujours prôné le dialogue et la tolérance.

Ce ne sont donc pas des égarés qui peuvent remettre en cause cet acquis que nous avons hérité de nos aïeux. C'est pourquoi, ayant échoué sur ce plan, les terroristes tentent de jouer sur un autre tableau. En effet, leur dernière trouvaille consiste à opposer les ethnies les unes aux autres, aidés dans leur entreprise de déstabilisation par des forces extérieures.

Il faut qu'on « s'attrape pour avancer »

Malheureusement, il y a des compatriotes qui se laissent aller, oubliant que les terroristes ne se recrutent pas dans une seule ethnie au Burkina. Je m'inscris en faux contre tous ceux qui pensent ainsi. Car, parmi ces « gens de brousse », se comptent toutes les ethnies possibles : mossi, peulh, gourmantché, bissa, lobi, gourounsis, bwaba, etc.

C'est pourquoi j'en appelle au sens de discernement de tous mes compatriotes. Ne compliquons pas davantage notre situation en donnant une dimension ethnique au problème que nous vivons. Cela pourrait nous fragiliser davantage et faire l'affaire de ceux qui nous attaquent. L'heure est grave si bien que les uns et les autres doivent savoir raison garder. Nos ennemis qu'il faut combattre sans relâche, sont ceux-là qui ont pris les armes contre notre patrie. Ceux-là méritent d'être envoyés en enfer.

Mais je suis farouchement contre des actions de représailles dirigées contre un groupe ethnique donné. C'est une voie sans issue qu'il faut très vite abandonner. La preuve est que tous les pays, en Afrique comme ailleurs, qui ont connu des problèmes ethniques, en ont eu pour leur grade ; tant la cohésion et la paix sociales y ont pris un sérieux coup. Je touche du bois pour que le Burkina que j'aime bien, n'en arrive pas là. Pour cela, il faudra que l'on brise le mur de la méfiance pour se donner la main. Autrement dit, il faut qu'on « s'attrape pour avancer », pour reprendre l'expression de l'autre.

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