Dakar — La cybercriminalité représente "une véritable menace pour l'ensemble des Etas, surtout pour les pays en voie de développement", a averti, jeudi, à Dakar, le chef de la division spéciale de cybersécurité de la police nationale du Sénégal, Aly Kandé.
"La cybercriminalité est une véritable menace pour l'ensemble des Etats, surtout pour les pays en voie de développement qui n'ont pas les moyens de lutter contre le fléau", a-t-il déclaré.
Aly Kandé, commissaire de police, chef de la division spéciale de cybersécurité de la police nationale du Sénégal, un sous démembrement de la police judiciaire chargé de lutter contre les infractions liées au numérique, intervenait lors d'un panel sur la cybersécurité organisé dans le cadre de la semaine du numérique
Il a relevé que le vol de donnés informatiques assorti de chantages et de menaces de publication d'informations sensibles est le premier type de cyberattaques enregistrées au Sénégal.
"Si vous faîtes des recherches, vous verrez que certaines institutions de l'Etat en ont été victimes, il n'y pas très longtemps. Des gens mal intentionnés avaient réussi à s'infiltrer dans le système d'informations de ces instituions pour télécharger des données, pour après menacer de les publier moyennant des rançons », a-t-il-indiqué.
"La deuxième attaque de cybercriminalité la plus en vue, ce sont les ramsomware [rançongiciel, logiciel de rançon ou d'extorsion ], qui sont des attaques informatiques qui ne vont pas voler vos données mais plutôt les crypter, c'est-à-dire les rendre inexploitables", a-t-il-expliqué.
Le commissaire Aly Kandé révèle que les menaces de diffusion de contenus personnels représentent pas moins de 35 pour cent des plaintes en matière de cybercriminalité au Sénégal.
"Pour juste vous donner une idée, en 2022, nous avons reçu plus de 3600 plaintes pour menace de diffusion de données personnelles", a-t-il révélé.
Il estime qu'on doit toujours revenir sur la sensibilisation en insistant sur le danger que constitue l'utilisation des téléphones portables.
"Aujourd'hui, les gens qui prennent le risque de se filmer doivent savoir qu'il y a plusieurs moyens pour que ces images fuitent. Il y a des personnes qui arrivent au bureau pour dire qu'elles avaient des vidéos intimes dans leurs téléphones, mais elles se sont retrouvées sur le net sans qu'elles les aient envoyées à quelqu'un", a-t-il expliqué.
Il recommande aux populations de faire attention lors de la réparation de leurs téléphones portables, des ordinateurs ou appareils contenant des données personnelles.
"Il y a aussi des gens qui ne maîtrisent pas totalement la technologie et qui demandent à quelqu'un de leur installer un compte Google. Cependant, si la personne est de mauvaise foi ou malhonnête, elle peut créer un compte auquel lui-même aura accès pour pouvoir utiliser les photos et les vidéos qui sont enregistrées dans le compte", a-t-il prévenu.