Dakar — Les quotidiens parvenus vendredi à l'APS continuent de s'intéresser au procès pour viols présumés de l'opposant Ousmane Sonko, dont le renvoi au 23 mai prochain conditionne presque les journaux à rester sur ce sujet qu'ils traitent par exemple en épiant les faits et gestes du leader du parti Pastef.
« Introuvable dans la ville de Ziguinchor il y a quelques jours, le président du parti Pastef s'est offert un bain de foule, ce mercredi, dans les rues et artères de la ville de Ziguinchor, avant de retourner chez lui sans faire de déclaration », rapporte le journal Le Quotidien, qui ouvre son édition sur les « Sweet des évènements » liés à l'affaire portant sur les accusations de viol visant l'opposant Ousmane Sonko.
»Alors que son procès contre Adji Sarr était enfin en cours avec des scènes de violence un peu partout, Ousmane Sonko était introuvable. Retranché à Ziguinchor, il ne s'est pas montré en public, contrairement à ses habitudes. Une attitude suspecte pour beaucoup », avance le quotidien L'Observateur, selon lequel l'opposant s'est finalement montré mercredi, « aux environs de 19 heures 30, dans sa maison où il avait trouvé refuge ».
« C'était une belle communion entre les femmes et leur fils », souligne Yoor-Yoor. Le quotidien souligne qu'à cette occasion, « la popularité de l'opposant de Macky Sall s'est encore démontrée, car très vite les manifestants qui étaient en veille se sont vite retrouvés autour de leur leader politique pour une promenade dans le quartier de Néma ».
« Il a été accueilli par une foule immense qui a érigé des barrières tout autour de son domicile [...]. Une sorte de revue des troupes, surtout les derniers remparts lui servant de bouclier humain », ajoute L'Observateur. « Ousmane Sonko s'offre un bain de foule et fait un pied de nez au régime », note le quotidien L'As. Rewmi quotidien croit savoir que le leader de Pastef va revenir à Dakar, « au plus tard mardi 23 mai, jour du procès ».
Une délégation du khalife général des mourides auprès du président Sall
Le souhait de ses avocats est de le voir se présenter lors de son procès, mais l'opposant « pose ses conditions » et exige « une liberté totale de mouvement » et « un procès juste et équitable, tenu par des magistrats impartiaux », indique le même journal. Il reste que Ousmane Sonko a failli être capturé et conduit devant la chambre criminelle pour répondre des accusations le visant, si l'on en croit Walfquotidien.
« En dépit du grabuge et des morts regrettables enregistrés dans le pays, le Sénégal a bien échappé à une catastrophe le 16 mai dernier. Face à la désobéissance civile décrétée par Ousmane Sonko, qui a refusé de répondre à la justice pour son procès à la chambre criminelle, l'Etat avait sorti la grosse artillerie pour aller le chercher là où il se trouverait », écrit le journal.
Et d'ajouter : « N'eût été la médiation du khalife général des mourides, qui a dépêché dare-dare une délégation au palais pour dissuader Macky Sall d'entamer ce Mortal Kombat de jusqu'au-boutistes, les choses auraient été pires ». Une information que le quotidien Kritik' traduit comme suit à travers sa manchette : « Touba sermonne Macky ». À en croire le journal, le khalife général des mourides « a fait des recommandations au président de la République pour la préservation de la cohésion nationale ».
L'ancien procureur Alioune Ndao pointe une « illégalité » dans « la tentative de prise de corps de l'opposant » à Ziguinchor. « l'Etat a mis en branle l'article 138 du code de procédure pénale, datant de 1965, et qui n'existe plus », dit-il dans des propos rapportés par le quotidien 24 Heures. Il ajoute que cet article « a été remplacé par l'article 238 qui stipule qu'aucun citoyen n'est obligé de se constituer prisonnier ».
Un "profond malaise" à Yewwi Askan wi
« Le cours magistral d'Alioune Ndao », affiche à ce sujet L'info. Selon ce journal, l'ancien magistrat, devenu chef de parti et opposant, a donné »un véritable cours magistral de procédures », lors de la dernière conférence de presse du F24, la nouvelle plate-forme dite « de lutte des forces vives de la nation » contre un troisième mandat du président Sall.
Tribune, justement, affirme que l'ancien président américain Barack Obama « déconseille à Macky Sall une troisième candidature ». Le journal, citant Africa Intelligence, affirme que Obama « a été +l'envoyé très spécial+ du président des Etats-Unis pour dissuader » le président Sall de briguer un troisième mandat. Les deux hommes se sont entretenus dans ce sens, selon le journal.
Sur un tout autre sujet, Sud Quotidien note que le maire de Dakar, Barthélémy Dias, « est en passe de sceller le sort de son mouvement au sein de la coalition Yewwi Askan Wi. Pour cause, l'éclatement de l'affaire relative à ses négociations en solo avec le pouvoir en place a plongé dans un profond malaise [...] » ladite coalition, « tout en indisposant son mentor Khalifa Sall ».
Le Soleil, très loin de ces sujets, s'intéresse au rappel à Dieu du khalife de Ndiassane, Cheikh Bécaye El Bécaye Kounta. « Ndiassane dit sa reconnaissance au président [Macky Sall] », titre le journal, qui illustre son propos par une poignée de main entre le chef de l'Etat et le nouveau khalife de cette cité religieuse de la région de Thiès, fondée par les Kountiyou.