La publication par la CENI de son avis d'appel à candidatures pour une mission d'audit externe du fichier électoral, exercice 2022-2023, daté du 8 mai de la semaine qui vient de s'écouler, a servi à la Mission d'Observation des Elections CENCO-ECC, MOE CENCO-ECC en sigle, d'occasion de placer un mot là -dessus.
Dans ce mot plein de pessimisme, la MOE CENCO-ECC commence par rappeler avant toutes choses, les multiples controverses dont fait souvent l'objet la constitution d'un fichier électoral dans la plupart des pays du continent africain.
Dans un second temps, elle révoque en question le point 17 du "dit" appel à candidature selon que ce dernier indique clairement que la centrale électorale congolaise va recruter des consultants qu'elle-même va organiser pour conduire l'audit du fichier constitué par elle-même.
Elle ne laisse pas passer inaperçu le point 14 sur lequel s'appuiera la CENI pour censurer la méthodologie de l'audit qu'elle doit être la seule à valider et à approuver.
Pour la mission d'observation électorale catholico-protestante, ces dispositions sus-évoquées sont par ailleurs en contradiction avec une autre du point 17 qui voudrait qu'aucune partie prenante ne soit en situation d'intérêt.
"En revanche, la durée de six jours paraît insuffisante pour analyser le cadre juridique et réglementaire dont toutes les procédures y ayant trait : évaluer l'unicité de chaque électeur de l'échantillon, qu'elle qu'en soit la taille, évaluer l'inclusivité, l'exactitude et l'exhaustivité du fichier, et rédiger les différents rapports", déclare-t-ils un peu comme à la Louise Mushikiwabo.
La mission conclut que, eu égard à ce qui précède, l'équipe qui sera mise en place par la CENI ne sera pas indépendante, pendant que son rapport pourrait être manipulé. En conséquence, il y a risque élevé qu'on ne trouve pas un consensus sur le fichier électoral.
Ce qui risquera de faire que la méfiance entre les acteurs politiques soit renforcée pendant que la confiance du public au processus électoral sera de plus en plus en train de se détériorer. En fin de compte, la crédibilité du processus électoral et des résultats qui en découleront sera de plus en plus entamée.
La MOE CENCO-ECC prévient la CENI et l'ensemble des parties prenantes que si le processus d'audit externe du fichier est mené comme tel, il y a lieu de craindre la radicalisation du doute sur la sincérité du processus électoral et de créer ainsi les conditions de contestations des résultats des scrutins attendus. La CENI aura ainsi manqué une bonne occasion pour crédibiliser ce processus.
Il est donc de l'intérêt de la CENI et du processus électoral lui-même qu'un organisme indépendant expérimenté sur la matière soit identifié et invité pour réaliser ce travail dans les délais convenables, respectant les conditions qui préservent la souveraineté nationale, sans offenser l'indépendance du "dit" organisme.
La Mission d'Observation CENCO-ECC réitère sa demande à la CENI consistant à la convocation d'un cadre de concertation où certaines préoccupations liées aux opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs devraient être traitées.