D'apres le dictionnaire, le mot pagne viendrait de la langue espagnole (pano) ou « morceau d'étoffe », utilisé en Afrique subsaharienne et en Inde pour se couvrir le corps de différentes manières. Représentant naturellement l'identité culturelle de la femme africaine, ce morceau de tissu conserve actuellement une empreinte particulièrement importante sur la mode vestimentaire.
Coloré, imprimé, brodé ou décoré de plusieurs manières, le pagne est apparu sous diverses formes sur les cinq continents. En Afrique, il existe en plusieurs sortes, fabriqué avec les matériaux de la forêt, en écorce battue ornée de motifs M'buti par les pygmées en République démocratique du Congo, aux tissus les plus riches et complexes inspirés des techniques indonésiennes, en passant par les pagnes colorés des Masaï et les pagnes courts et affriolants réservés à l'intimité dans l'Ouest et centre-Ouest du continent.
Dans les pays du golfe de Guinée, le pagne traditionnel était une pièce de tissu d'environ 1 m de large et 8,5 m de long. Cette forme se retrouve également dans le sari/dhoti indien, ou la toge romaine et la forme ancienne du kilt écossais. Lors des occupations quotidiennes, le pagne était plié en deux dans le sens de la longueur et enroulé autour des hanches.
Dans des situations plus « formelles », les cérémonies, ou quand il faisait froid, il était déplié et drapé à la façon d'une toge ou d'un sari, une partie s'enroulant autour de la taille et le bord libre rejeté derrière l'épaule gauche, ou parfois relevé sur la tête. Une personne possédant plusieurs pagnes utilisait les plus usés pour ses occupations journalières et un pagne de bonne qualité drapé autour du corps pour les grandes occasions.
À l'époque moderne, le pagne des femmes fut coupé pour former trois parties (pagne, corsage et sur jupe ou châle). Celui des hommes n'est plus utilisé que pour de grandes occasions et/ou par les hommes d'un certain rang (prêtres, chefs traditionnels).
En Afrique subsaharienne, le pagne et ses couleurs chatoyantes font partie du quotidien. La variété des motifs et l'éclat des couleurs, les techniques d'impression et de teinture en ont fait un art textile riche de significations. C'est une culture textile africaine authentique, se manifestant bien avant l'arrivée des étrangers
Qu'en est -il du pagne dit « Wax »?
On appelle pagne Wax les tissus imprimés utilisés notamment en Afrique de l'Ouest dont la technique s'inspire des Batiks Javanais. Réalisés avec des cires, les premiers tissus de ce style ont été ramenés par des mercenaires ghanéens travaillant en Indonésie pour les Britanniques et les Hollandais.
La création et le tissage de ces pagnes ont donné lieu à une véritable industrie locale et extérieure. Les femmes, d'un rapide coup d'oeil, savent reconnaître les différentes qualités de pagnes: le Wax de fabrication hollandaise, le Vlisco, le Woodin, Uniwax, Sobetex, et le Wax made in China qui se vend à des prix très bas.
Aujourd'hui, quelques artistes et des praticiens de la mode tentent toutefois périodiquement de relancer l'intérêt du public pour les aspects pratiques et confortables de diverses sortes de pagnes, avec l'aide des autorités locales parfois, par exemple, la fashion week, des expositions et vente des produits africains et bien d'autres le 8 mars de chaque année dans le monde où l'on associe le pagne à la journée internationale pour faire valoir les droits de la femme...
