L'association Dandé Maayo Emergent a organisé hier, jeudi matin, à Garly (département de Kanel) un point de presse pour alerter sur « les lenteurs constatées » autour des travaux de l'axe sud de la route sur la rive gauche du fleuve Sénégal qui va de Navel à Dembancané. En plus, l'association composée de 47 villages et hameaux du département de Matam et Kanel, a annoncé son refus catégorique de la privatisation des forages ruraux avant d'interpeller l'Etat par rapport à la sécurisation de la zone.
« La parution du bulletin de l'ANACIM annonçant l'installation précoce de la pluviométrie a accentué nos inquiétudes surtout, avec les ponts coupés dont les travaux avancent très lentement. Ce qui entrainera à coup sûr l'isolement de la zone dès la tombée des premières pluies (...) », a déclaré le président de l'association Yaya Ndiaye. Une singulière menace en vue, de son avis, même si le constant permet de souligner que les travaux se poursuivent de jour comme de nuit sur cette route qui doit relier Matam à Dembancané, sur une longueur de 145 kilomètres pour un coût de 115 milliards de francs CFA.
S'inscrivant dans un rôle d'alerte et de veille, l'association qui réclame l'accélération des travaux, a tenu à rappeler au gouvernement, les engagements qui avaient été pris autour de la réalisation de la route livrable en 2024, dont la durée était établie à vingt- quatre mois (24). Disant afficher à cet égard un pessimisme par rapport au respect des délais avancés, l'association ne cache pas ses inquiétudes d'autant plus, qu' « aucune signature de convention de financement entre l'Etat du Sénégal et l'entreprise n'est encore publiée, comme ce fut le cas de l'axe Dandé Maayo Nord avec le fonds saoudien ».
A ces diverses remarques qui cristallisent le mécontentement de l'association, est venue s'ajouter la mesure de privatisation des forages ruraux qui ne trouve pas l'approbation des populations de la zone. « Nous disons non à la privatisation de nos forages parce qu'ils sont le fruit de nos propres investissements. La mesure décriée par toutes les ASUFOR, a suscité un réel mécontentement des populations », a crié le président de l'association. Avant de solliciter sur le sujet « l'accompagnement de l'Etat par la formation des acteurs communautaires pour une meilleure gestion des forages et proposer des contrats d'affermages aux associations de développement des villages qui sont les principaux acteurs ».
La question de la sécurité préoccupe aussi les populations de cette zone. En l'occurrence la porosité de la frontière qui, de l'avis de l'association, recommande « une présence plus accrue des agents des forces de sécurité en implantant dans la zone des brigades de gendarmerie pour lutter contre la psychose du terrorisme (...) ».