Afrique: Le FMI et Madagascar parviennent à un accord au niveau des services sur la quatrième revue de la facilité élargie de crédit

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Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du conseil d'administration du FMI. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l'approbation de la direction, sera présenté au conseil d'administration pour examen et décision.

Washington, DC: Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Frédéric Lambert a tenu des discussions à Antananarivo du 3 au 12 mai 2023 sur la quatrième revue de l'accord avec Madagascar au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) approuvé en mars 2021.

A la fin de la mission, M. Lambert a fait la déclaration suivante :

"L'équipe du FMI et les autorités de Madagascar sont parvenues à un accord au niveau des services sur la quatrième revue du programme économique de Madagascar dans le cadre de la facilité élargie de crédit. L'accord est conditionné à l'approbation de la direction et du Conseil d'administration du FMI, qui devrait examiner cette revue en juin. L'achèvement de la revue permettrait le décaissement de 24,44 millions de DTS (environ 32 millions de dollars) à Madagascar pour couvrir les besoins de financement extérieur et budgétaire.

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L'accord de 40 mois appuyé par la FEC soutient la reprise de Madagascar après la pandémie et fournit un financement pour préserver les dépenses prioritaires. Par un appui au développement des capacités et des conseils stratégiques, il vise à aider les autorités dans leurs efforts pour renforcer la stabilité économique et réduire la pauvreté.

Après un rebond de 5,7% en 2021, la croissance devrait ralentir à 4,0% en 2022 et 2023, en partie à cause des perturbations liées aux conditions météorologiques, les difficultés du secteur de la vanille, et des incertitudes sur la croissance mondiale. Les pressions inflationnistes continuent de s'accumuler et la dépréciation de l'ariary par rapport au dollar américain s'est accélérée en 2022, malgré les interventions de la banque centrale (BFM).

Le déficit primaire intérieur a atteint 2,8% du PIB en 2022 (contre 1,4% dans le budget révisé de 2022), principalement en raison du non-paiement des droits et taxes à l'importation par les distributeurs de pétrole et de la baisse du recouvrement des impôts intérieurs.

Les performances du programme au cours du second semestre 2022 restent mitigées et trois des cinq objectifs macroéconomiques quantitatifs ont été atteints. Le plancher des avoirs extérieurs nets de la banque centrale a été manqué de peu.

Le critère de solde primaire intérieur a été plus largement dépassé à fin décembre principalement en raison de la faible collecte des taxes douanières pétrolières et ce, malgré les efforts des autorités pour contenir les dépenses. Ce solde devrait s'améliorer en 2023 suite à la conclusion d'un accord avec les distributeurs de pétrole fin décembre 2022 sur le règlement des dettes croisées avec le gouvernement.

Les progrès se sont poursuivis dans le programme de réformes structurelles des autorités. Avec l'assistance technique du FMI, les autorités ont finalisé et publié le manuel des investissements publics.

Le rapport de suivi de la Cour des comptes sur la mise en oeuvre des recommandations suite aux audits sur les dépenses COVID a été publié le 3 avril, et les modifications nécessaires du cadre juridique des marchés publics pour permettre la collecte et la publication des informations UBO ont été adoptées.

Les autorités ont également finalisé et soumis au Parlement un nouveau projet de code minier révisé, conformément aux recommandations de la Banque mondiale et du FMI.

Pour ancrer la stabilité économique et générer une croissance plus forte, durable et inclusive les autorités visent à réduire les risques budgétaires, à améliorer la transparence et la gouvernance budgétaires, à renforcer les filets de sécurité sociale et à améliorer le cadre de la politique monétaire. Pour ce faire, les autorités se sont engagées à revenir à la discipline budgétaire afin d'augmenter l'espace budgétaire indispensable pour financer davantage de dépenses propices à la croissance.

Elles ont convenu de reconsidérer dans la prochaine loi de finances certaines mesures fiscales distortives introduites dans le budget 2023, telles que la taxe de sortie sur l'exportation de minerais non renouvelables, et de réduire les délais de règlement des litiges fiscaux.

Les autorités s'efforceront également d'améliorer encore l'exécution des dépenses sociales et d'investissement et de respecter l'annualité budgétaire en annulant systématiquement les crédits non utilisés à la fin de chaque exercice budgétaire, tout mieux contrôlant la gestion des entreprises publiques afin de réduire les risques budgétaires associés.

Le redressement de la compagnie d'électricité et d'eau JIRAMA reste une priorité pour réduire son coût pour le budget de l'état et améliorer le service rendu. Les autorités se sont engagées à renforcer le suivi et la transparence de la situation financière de JIRAMA.

Elles ont redit leur détermination à mettre en oeuvre un mécanisme d'ajustement automatique des prix des carburants à partir du premier trimestre 2024 ainsi que des filets de sécurité sociale renforcés. Les autorités continuent la mise en oeuvre de la stratégie de lutte contre la corruption et renforceront le cadre juridique pour permettre un contrôle public adéquat des politiques publiques.

Dans le contexte d'une inflation élevée, la politique monétaire doit se concentrer sur la stabilité des prix. La banque centrale poursuit sa transition vers un nouveau cadre de politique monétaire de ciblage des taux d'intérêt. La réussite de cette transition nécessite un renforcement de la communication de BFM afin de mieux ancrer les anticipations des agents économiques, et une réaffirmation de son indépendance.

La mission a été l'occasion de discuter de la demande d'accès de Madagascar à la nouvelle Facilité pour la résilience et la durabilité du FMI et d'exposer les étapes à venir. Le travail de fond pour évaluer l'impact des vulnérabilités liées au climat a commencé avec le Programme d'évaluation macroéconomique du climat (CMAP) dont le rapport a été publié en novembre 2022, et se poursuivra dans les prochains mois.

La mission a rencontré le Président Rajoelina, le Premier ministre Ntsay, le ministre de l'Économie et des Finances Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, le ministre de l'Energie et des Hydrocarbures Soloniaina Rasamoelina Andriamanampisoa, le gouverneur de la Banque centrale de Madagascar Aivo Andrianarivelo, des hauts fonctionnaires, des partenaires au développement et des représentants du secteur privé. L'équipe du FMI tient à remercier les autorités de Madagascar pour leur temps, leur flexibilité et des discussions très constructives.

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