Tunisie: Après l'attaque de Djerba, une cellule psychologique se charge des victimes et proches

Plus de dix jours après la fusillade à proximité de la synagogue de la Ghriba à Djerba, qui a fait cinq morts, les autorités tunisiennes communiquent peu sur les avancées de l'enquête. Mais e ministère de la Santé a déclenché rapidement l'assistance psychologique d'urgence, un mécanisme bien rodé mis en place depuis les attentats du musée du Bardo et d'un hôtel à Sousse en 2015. Ses équipes de psychologues et psychiatres sont allés à Djerba après le drame.

Dans son bureau de Tunis, la psychiatre Anissa Bouasker raconte les premiers jours après la fusillade de Djerba. Venue de Tunis avec une équipe dépêchée par le ministère de la Santé, la cellule d'assistance psychologique (Cap) d'urgence qu'elle préside a dû gérer une très forte demande.

« Les personnes étaient complètement paniquées même plusieurs jours après l'attentat, explique la psychiatre. On a eu écho de personnes qui sont actives dans le milieu associatif, qu'il y a des enfants, des jeunes, qui ne voulaient plus aller à l'école et qui avaient peur. »

Face au traumatisme, une école juive de Djerba a laissé la psychotraumatologue et ses équipes entrer, pour offrir une assistance à une centaine d'enfants : « C'était des enfants qui étaient sur place ou qui ont, on le voit à travers les dessins, qui ont couru avec les autres qui ont été dans les chambres, qui ont été marqués, mais il y a aussi des enfants qui n'étaient même pas présents, mais qui sont fortement impactés par le récit des adultes. »

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Pour les adultes, il y a le souvenir de deux attentats précédents contre la synagogue : celui de 2002 et celui de 1985. Auxquels s'ajoute cette nouvelle attaque perpétrée par un agent de la garde nationale.

« Du coup la confiance, le sentiment de sécurité, a été vraiment très touché, poursuit la psychiatre. Ils ont l'impression qu'ils n'ont pas été suffisamment reconnus comme victimes. »

Alors que l'enquête est toujours en cours, les autorités tunisiennes qualifient pour l'instant l'attaque d'« acte criminel ».

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