Fin du défilé chaotique à Bongo Square- Buéa, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun. Une bombe artisanale a explosé cet après-midi près de la tribune officielle au moment où les civils défilaient.
Selon un témoin de la scène qui a requis l'anonymat, la peur s'est installée dans les esprits. Jusqu'à 16h ce samedi, le bilan de l'incident n'est pas connu.
Le 20 mai demeure un jour controversé dans le calendrier historique du Cameroun, car les citoyens des régions anglophones , mécontents estiment qu'il ne devraient pas célébrer la fête de l'unité.
Il faudra souligner que la fête du 20 mai de ce jour a été timide dans plusieurs parties des régions anglophones, alors que les séparatistes avaient demandé aux citoyens de rester chez eux.
Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest sont peuplés principalement par la minorité anglophone du Cameroun, dont une partie s'estime ostracisée par la majorité francophone de ce pays dirigé d'une main de fer depuis près de 40 ans par le président Paul Biya, 90 ans. Ces deux régions sont le théâtre depuis fin 2016 d'un conflit meurtrier entre les groupes armés séparatistes et l'armée et la police, les deux camps étant régulièrement accusés par les ONG internationales et l'ONU de crimes contre les civils. Le conflit a fait plus de 6000 morts et forcé plus d'un million de personnes à se déplacer, selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG).