La porosité des frontières guinéennes et le manque de conscience des agents qui y sont postés sont légendaires, au point où tout le monde croit qu'ils ne prennent même pas la peine de voir le contenu du document qu'on leur remet, leur esprit étant totalement focalisé sur le billet froissé ou mis en boule qu'on leur tend.
A la frontière guineo- senegalaise, le constat qui se dégage est que tous les hommes en tenue des deux pays passent leur temps à arnaquer les citoyens à qui ils font payer tout et n'importe quoi mais que contrairement à ce que l'on croit les sénégalais n'ont pas plus de conscience que leurs homologues guinéens, d'ailleurs, ils sont pires.
A titre d'exemple, côté guinéen, le passager ne paye que s'il est en défaut d'une carte valable ou d'une carte tout court ou que le document sanitaire n'est pas tenu par le voyageur ( carnet jaune et carte verte) et dans ce cas tout varie entre 5000 et 10.000 francs guinéens soit 500 et 1000 francs CFA, mais côté sénégalais tout en règle que vous soyez, vous verserez de l'argent et les agents aussi instruits qu'ils soient ne veulent discuter qu'en Ouoloff.
De ce coté de la frontière, un défaut de document sanitaire vaut 1000 francs CFA, une carte nouvelle du dernier format 3000 francs CFA et l'ancienne carte rose 5000 francs CFA.
Ce calvaire se poursuit jusqu'à Manda et mieux jusqu'au pont sur le fleuve Gambie, oú, le dernier poste de police traite les passagers au faciès.
Les sénégalais sans document avec un nom sénégalais ou parlant la langue payent 500 francs CFA et les autres 2000 francs et parfois plus, c'est le cas de deux dames qui détenaient des cartes consulaires ivoiriennes.
L'autre surprise que notre rédaction a détectée est que les agents guinéens prennent la peine de vérifier la date de validité des documents de voyage tandis que chez leurs homologues sénégalais, toutes les cartes sont collectées et une voix magistrale annonce le montant à verser qui prend effet de parole d'évangile sur place.