Plus aucune crainte sur la qualité des produits issus des biotechnologies modernes au service de la résilience nationale, c'est du moins ce qui ressort des présentations des responsables de l'autorité nationale de biosécurité à l'occasion hier, vendredi 19 mai, du Comité régional de développement (CRD) tenu à Sédhiou.
L'équipe déclare qu'à la suite de la ratification, en 2003 du protocole de Cartagena, le Sénégal s'est engagé dans une dynamique de mise en place de son dispositif juridique et institutionnel. Et le processus s'est poursuivi jusqu'en 2022, date à laquelle la loi a été votée et promulguée.
Il s'agit en effet d'une journée d'animation technique sur les biotechnologies modernes et le cadre juridique et institutionnel de biosécurité. Cette animation est marquée par des présentations aux membres du comité régional de développement (CRD) de Sédhiou sur les enjeux de résilience face aux effets des changements climatiques. Moustapha Ndiaye, le responsable des programmes de l'autorité nationale de biosécurité explique que « le Sénégal a ratifié la convention sur la biodiversité et avait recommandé de mettre en place un protocole pour la gestion des biotechnologies modernes. Ce protocole a été signé en 2000 et le Sénégal l'a ratifié en 2003 ».
Et Moustapha Ndiaye de poursuivre que ce processus a été marqué en 2009 par le vote de la loi sur la biosécurité. En 2022, la nouvelle loi a été votée et promulguée pour prendre en charge les questions émergentes et l'évolution de la législation en matière de biosécurité. Ces lois avaient des insuffisances et la révision a abouti à l'adoption de la nouvelle loi. Il y a lieu de préciser que la loi sur la biosécurité ne fait pas la promotion des organismes génétiquement modifiés (OGM) mais surveille le cadre juridique pour encadrer l'utilisation de ces OGM », souligne-t-il.
De son côté, Dr Issa Diédhiou, enseignant chercheur à l'université Cheick Anta Diop de Dakar et membre de la délégation rassure du contrôle qualité de toute modification sur la biodiversité : « ces biotechnologies présentent des avantages dans plusieurs domaines. Dans le domaine médical, nous avons la production de l'insuline dans le traitement des diabètes. Sur le plan aquacole aussi, cela aide à faire de nouvelles espèces de poissons en augmentant la qualité et la quantité. Sur le plan agricole, c'est d'augmenter la productivité et la résilience des populations dans un contexte des changements climatiques et d'augmentation de la population qui va sans doute entraîner une réduction des terres arables. Les biotechnologies peuvent également être utilisées dans des écosystèmes qui sont dégradés ».
Vers une communication de masse pour mieux vulgariser la pratique
Ce quitus institutionnel et juridique rassure également l'adjoint au gouverneur en charge du développement qui recommande un suivi permanent et la communication de proximité : « cette rencontre a permis de mettre à niveau les acteurs sur les enjeux de la biotechnologie ainsi que le cadre de vie juridique et institutionnel. Ce sera ensuite de renforcer la sensibilisation des acteurs et l'ensemble des parties prenantes sur l'utilisation sécurisée de ces OGM. C'est pourquoi on a jugé nécessaire de mettre en place des organes pour vraiment encadrer ces nouvelles technologies », a fait observer Omar Ngala Ndiaye.
Pour tout produit génétiquement modifié, l'autorité nationale de biosécurité tient à rassurer des dispositions et instruments scientifiques et institutionnels pour mettre les populations à l'abri de tout risque.