Madagascar: Financement - 32 millions de dollars du FMI pour la 4e tranche de la FEC

Et de quatre. Les techniciens du FMI et ceux du ministère de l'Economie et des Finances ont achevé la quatrième revue du programme au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC).

Une mission qui a débouché sur un accord en vue du décaissement d'un financement supplémentaire de 32 millions de dollars.

Bouffée d'oxygène

L'on attend plus que l'approbation de la direction et du Conseil d'administration, qui devrait intervenir dans les jours ou les semaines qui viennent pour que ce décaissement soit effectif. Une bouffée d'oxygène pour l'économie malgache puisque cette aide, qui confirme la confiance du Fonds, servira à couvrir les besoins en financement extérieur et budgétaire du pays. Cette décision de l'équipe technique du FMI témoigne également de l'avancée de la partie malgache en ce qui concerne l'application des réformes convenues avec les bailleurs.

« Les progrès se sont poursuivis dans le programme de réformes structurelles des autorités », précise le communiqué de presse publié, hier, par le FMI. « Avec l'assistance technique du FMI, les autorités ont finalisé et publié le manuel des investissements publics. Le rapport de suivi de la Cour des comptes sur la mise en oeuvre des recommandations suite aux audits sur les dépenses Covid a été publié le 3 avril, et les modifications nécessaires du cadre juridique des marchés publics pour permettre la collecte et la publication des informations UBO ont été adoptées. Les autorités ont également finalisé et soumis au Parlement un nouveau projet de code minier révisé, conformément aux recommandations de la Banque mondiale et du FMI ».

Performances mitigées

Malgré ces efforts, l'économie malgache est encore au ralenti pour des raisons externes et internes. « Après un rebond de 5,7% en 2021, la croissance devrait ralentir à 4,0% en 2022 et 2023, en partie à cause des perturbations liées aux conditions météorologiques, les difficultés du secteur de la vanille, et des incertitudes sur la croissance mondiale ».

Par ailleurs, « les pressions inflationnistes continuent de s'accumuler et la dépréciation de l'ariary par rapport au dollar américain s'est accélérée en 2022, malgré les interventions de la Banque centrale. Le déficit primaire intérieur a atteint 2,8% du PIB en 2022 (contre 1,4% dans le budget révisé de 2022), principalement en raison du non-paiement des droits et taxes à l'importation par les distributeurs de pétrole et de la baisse du recouvrement des impôts intérieurs ». Raison pour laquelle, d'ailleurs, le FMI parle de performances mitigées.

« Les performances du programme au cours du second semestre 2022 restent mitigées et trois des cinq objectifs macroéconomiques quantitatifs ont été atteints. Le plancher des avoirs extérieurs nets de la banque centrale a été manqué de peu. Le critère de solde primaire intérieur a été plus largement dépassé à fin décembre principalement en raison de la faible collecte des taxes douanières pétrolières et ce, malgré les efforts des autorités pour contenir les dépenses. Ce solde devrait s'améliorer en 2023 suite à la conclusion d'un accord avec les distributeurs de pétrole fin décembre 2022 sur le règlement des dettes croisées avec le gouvernement ».

Détermination

Quoiqu'il en soit, l'approbation de la quatrième revue de la FEC est une preuve supplémentaire de détermination du gouvernement à réaliser les efforts pour le développement du pays avec le soutien des partenaires techniques et financiers. « L'accord de 40 mois appuyé par la FEC soutient la reprise de Madagascar après la pandémie et fournit un financement pour préserver les dépenses prioritaires. Par un appui au développement des capacités et des conseils stratégiques, il vise à aider les autorités dans leurs efforts pour renforcer la stabilité économique et réduire la pauvreté ». Mais des efforts restent à faire notamment concernant la Jirama et les prix des carburants. Nous en reparlerons.

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