Congo-Brazzaville: Exécutif - La bonne gouvernance, l'une des plus rudes batailles

Le gouvernement a autoévalué, du 15 au 17 mai, à Brazzaville, son programme d'action. Il s'est rendu compte des performances et des contre-performances enregistrées pendant environ deux ans.

Si des résultats assez satisfaisants ont été obtenus, à en croire le communiqué final du sixième séminaire gouvernemental, les membres de l'exécutif ont encore du pain sur la planche pour répondre aux attentes de la population. « La bataille sur la bonne gouvernance a connu des avancées dans la préparation des textes qui régiront désormais l'action du gouvernement dans la lutte contre les antivaleurs et la promotion de la performance dans la mise en oeuvre des politiques, programmes et projets. Le gouvernement a pris conscience de ce que c'est la plus rude des batailles car le peuple s'attend à ce qu'il ait plus de rigueur dans l'exécution des politiques publiques et dans la fourniture des services publics de qualité », peut-on lire dans le communiqué final.

S'agissant de la bataille relative à la santé, le gouvernement reste toujours préoccupé par la redynamisation des districts sanitaires et l'amélioration de l'accès aux soins de santé. « Malheureusement, les efforts fournis pour leur fonctionnement optimal sont souvent contrariés par les difficultés de trésorerie de l'Etat. Le décret déterminant les modalités d'allocation des crédits budgétaires et de décaissements prioritaires des fonds au profit des établissements scolaires d'enseignement général et des formations sanitaires de base devra être pleinement appliqué », ont souhaité les participants, recommandant, entre autres, la poursuite des travaux d'achèvement des hôpitaux en chantier, y compris l'hôpital d'instruction des armées. « L'option a été confirmée de mettre en place de nouvelles modalités de gestion de ces formations sanitaires, y compris le partenariat public-privé, pour atteindre l'objectif de réduction des évacuations sanitaires », ont-ils précisé.

%

Concernant la bataille sur la conduite d'une politique économique rigoureuse et équilibrée, le gouvernement s'est rendu à l'évidence que le contexte international dans lequel s'exécute son programme d'action a connu des évolutions induites par les crises successives à l'échelle mondiale. « Le resserrement des conditions d'accès aux ressources sur les marchés internationaux des capitaux a fortement réduit les capacités de mobilisation des financements de notre pays, rendant impératif un ajustement des ambitions en fonction des capacités réelles de notre pays à mobiliser des financements », rappelle le document final.

Donner un nouveau souffle au Fonds routier

Evoquant la bataille pour une économie diversifiée et une croissance inclusive, les ministres ont pris conscience de l'insuffisance des ressources qui ont pu être affectées à l'exécution du Plan national de développement dont l'ampleur devra, par conséquent, être ajustée suivant les mécanismes prévus. Selon eux, la diversification économique hors secteur pétrole demeure une option irréversible à poursuivre, malgré des obstacles inhérents au financement.

« A cet égard, tout doit être mis en oeuvre pour opérationnaliser les Zones économiques spéciales. Tout comme doit être accélérée, dans le secteur de l'agriculture/élevage, la mise en oeuvre des projets visant la production de l'aliment de bétail et la provende en vue de réduire les importations de volaille et de la viande porcine, notamment avec des effets positifs sur l'éclosion de nouvelles vocations entrepreneuriales, sur la création des emplois et sur la réduction de l'inflation », ont-ils poursuivi.

Soucieux du déploiement des activités économiques durables sur le territoire national par la fluidité de la mobilité des personnes et des biens, les participants ont souligné la nécessité d'entretenir les routes. C'est ainsi qu'ils se sont accordés sur l'obligation d'abonder suffisamment le Fonds routier à un niveau permettant d'entretenir convenablement les infrastructures aménagées en vue de les protéger contre les effets de la rigueur du climat pluvieux du pays. « La nécessité de la montée en puissance du génie militaire a été soulignée, notamment pour faciliter les interventions dans la construction et la maintenance des pistes rurales, dans l'hydraulique rurale et l'électrification villageoise », a conclu le communiqué.

Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a rappelé quelques batailles remportées depuis sa prise de fonction. Il s'agit, entre autres, de la reprise du fonctionnement régulier des collectivités locales ; la restructuration de la dette avec les principaux créanciers et partenaires ; l'adoption d'un cadre propice à la promotion du partenariat public-privé. « L'autoévaluation ne rimant guère ni avec autosatisfaction ni avec autoflagellation, il reste à chacun de nous de poursuivre sans complexe et sans complaisance le travail en ayant à l'esprit la transversalité de nos missions, la collégialité de notre équipe et la cohésion de notre action », a conclu le chef du gouvernement.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.