Le dialogue politique, proposé par le Chef de l'État, Macky Sall, devra être lancé dans les prochains jours. Ces concertations entre forces vives de la Nation pourront contribuer à l'apaisement du climat politique et social, à quelques mois de la présidentielle de 2024.
Après les concertations de 2019, les protagonistes du jeu politique vont se retrouver autour de la table, le 30 mai prochain. Ils répondent ainsi à une invitation du Chef de l'État, Macky Sall, formulée lors de son adresse à la Nation du 3 avril dernier et réitérée plusieurs fois. Le Président de la République avait exprimé son ouverture à des échanges fructueux entre acteurs politiques, à quelques mois de la présidentielle de 2024, pour faire face aux exigences de l'heure. La Rfm a annoncé le lancement du dialogue le 30 mai prochain. Une information confirmée par une source à la Présidence de la République, contactée par « Le Soleil ». La journée nationale du dialogue est célébrée chaque année le 28 mai, mais cette date coïncidant avec la fête de la Pentecôte, la date du 30 mai a été retenue.
Ce dialogue politique, qui intervient dans un contexte marqué par des tensions politiques, doit se tenir sur une quinzaine de jours. Il servira de cadre pour passer en revue des recommandations qui ont été faites dans le sens de renforcer la démocratie sénégalaise, mais aussi d'apporter, si nécessaire, des modifications au Code électoral.
Parmi les questions au menu figure la participation au scrutin présidentiel du 25 février 2024 de deux figures de l'opposition, à savoir Khalifa Sall et Karim Wade, dont leur déchéance électorale fait suite à leur condamnation pour détournement de biens publics et enrichissement illicite. Les discussions vont aussi porter sur la révision ou la suppression du système de parrainage, la modification des articles L29, L30, L31 et L57 du Code électoral.
Cette invitation au dialogue du Chef de l'État a suscité des divergences d'appréciation au niveau de l'opposition. Si des partis regroupés au niveau de la plateforme dénommée les Forces vives de la nation (F24) ont émis des réserves et posé des conditions, des formations politiques de l'opposition ont apprécié à sa juste valeur cette main tendue du Chef de l'État.
Par ailleurs, le mouvement « Taxawu Sénégal », dirigé par l'ancien maire de Dakar Khalifa Sall, et le Parti démocratique sénégalais, présidé par l'ancien Chef de l'État Abdoulaye Wade, les premiers à donner leur accord, ont été soutenus dans leur position par les Fds-Guelwars, Rewmi d'Idrissa Seck, la convergence démocratique « Bokk Gis Gis » de Pape Diop, etc.
Au même moment, d'autres membres de l'opposition campent sur leur position, exprimant leur refus de participer à ce dialogue. Les plus en vue sont, entre autres, le leader du Pastef, Ousmane Sonko, l'ancienne Première ministre Aminata Touré, responsable du mouvement « Mimi 2024 », le Parti républicain pour le progrès (Prp), dirigé par Déthié Fall, et Abdourahmane Diouf de « Awalé ».