Au Sénégal, Ousmane Sonko se présentera-t-il à son procès pour des accusations de viols prévu mardi 23 mai à Dakar ?
L'opposant a une nouvelle fois affirmé qu'il était prêt à s'y rendre, mais « si les conditions de sa sécurité étaient réunies ». Pour l'heure, le leader du parti Pastef se trouve toujours à Ziguinchor, dans le sud du pays, ville dont il est maire. Et autour de son domicile, des jeunes veillent jour et nuit.
Un bus calciné barre la route jonchée de pierres. Un peu plus loin, une barre de fer et des pneus, les véhicules ne passent pas dans le quartier de Nema, près du domicile du maire.
« C'est pour juste barricader tous les chemins qui mènent chez Ousmane Sonko, et on le protège », explique « Weuz » -comme on l'appelle. Il porte un T-shirt sur lequel est écrit : « fils de Sonko ». « On a beaucoup d'espoir sur Ousmane Sonko, c'est pour cela que vraiment, on se sacrifie, on ne dort pas, on a l'habitude même de lui dire ces temps-ci que Ziguinchor n'est pas cité Keur Gorgui. »
Les écoles de la région fermées jusqu'au 24
« Cité Keur Gorgui », autrement dit le quartier du domicile dakarois d'Ousmane Sonko, est régulièrement encerclé par la police et la gendarmerie. À Nema, un véhicule blindé des forces de l'ordre est positionné quelques mètres plus loin.
Dans la nuit, des jeunes portent des cagoules et s'inquiètent de la présence d'une caméra. La plupart sont sans emploi, comme explique un présent.
Pape Mané Dièye, 33 ans, lui, est venu de Touba, à 350 kilomètres plus au nord du pays. Sa crainte est que son leader soit arrêté : « On passe toute la nuit dehors parce que nous devons veiller aux alentours. Il y a des femmes qui sont là, elles préparent à manger, et tout. Je suis venu pour faire un bouclier autour de lui, même être tué pour ce projet, c'est vraiment quelque chose d'important. »
Par mesure de sécurité face à d'éventuels nouveaux troubles, les écoles de la région resteront fermées jusqu'à mercredi inclus.