Congo-Kinshasa: Enjeu de l'heure - Répression de la marche pacifique de l'opposition

La marche initiée le 20 mai par quatre leaders de l'opposition, en l'occurrence Moïse Katumbi, Delly Sessanga, Matata Ponyo et Martin Fayulu, s'est terminée en eau de boudin. Elle n'a pas eu lieu comme prévu à la suite de l'incursion de la police qui s'est interposée pour empêcher les manifestants d'exercer leur droit démocratique.

Déjà, le dispositif policier mis en place dans la matinée était prémonitoire à un dénouement malheureux de l'activité qui avait pourtant mobilisé des centaines des Kinois. Des dizaines des policiers, lourdement équipés de matériels dont des blindés et des camions à eau chaude, étaient postés dans les différents lieux de rassemblement, notamment à Lemba super. C'est à cet endroit que les quatre leaders de l'opposition devraient faire jonction avec leurs membres pour débuter la marche. À peine qu'ils sont arrivés au niveau de la commune de Ngaba, avenue Kianza, que la police est entrée en scène pour les disperser à coup de gaz lacrymogène.

Il est fait état de plusieurs arrestations et interpellations, mais aussi des blessés, tant parmi les manifestants que les policiers. D'après ces derniers, les manifestants n'ont pas respecté l'itinéraire convenu, de commun accord, avec l'autorité urbaine. "Pourquoi veulent-ils troubler l'ordre public ?", s'est alarmé le général Sylvano Kasongo, le patron de la police/ville de Kinshasa. Ce dernier craignait, en effet, que ce groupe de manifestants ne puisse entrer en collision avec les jeunes de l'Union pour la démocratie et le progrès social qui faisaient une contre-marche, le même jour, avec toutes les conséquences que cela pouvait entraîner.

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C'est dans la confusion que s'est terminée cette marche de l'opposition qui tenait à manifester contre le pouvoir en place. Elle a été initiée pour protester contre la vie chère, l'insécurité généralisée dans le pays et l'opacité dans les préparatifs des élections prévues pour fin décembre. C'est sur ces entrefaites que les quatre leaders de l'opposition ont regagné leurs domiciles, non sans dénoncer ce qu'ils considèrent comme une entrave à la liberté de manifestation garantie par la Constitution. "C'est de l'entrave à la marche, une liberté pourtant consacrée dans la Constitution. Nous sommes en plein dans l'agitation. C'est de la répression", a déploré Delly Sesanga, président du parti Envol, au cours d'un point de presse improvisé.

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