Ile Maurice: Opérée d'un néoplasme bénin - La trentenaire Audrey Antonique meurt dans des circonstances troublantes

Ses proches portent plainte pour négligence médicale

Tous ceux qui connaissaient Audrey Antonique, ancienne éducatrice et ex-gérante du Foyer Père Laval avec son mari David, et ces dernières années au service des familles vivant dans l'extrême pauvreté pour ATD Quart Monde, ne peuvent croire que cette sympathique et empathique jeune femme de 32 ans n'est plus. C'est pourtant vrai. Elle est morte dans des circonstances étranges.

Audrey Antonique a poussé son dernier soupir, le samedi 6 mai, aux petites heures du matin, à l'unité des soins intensifs de la clinique Wellkin où le chirurgien, qui l'avait précédemment opérée à la clinique du Bon Pasteur, pour enlever un néoplasme bénin, avait insisté pour qu'elle y soit transférée. Au départ, cette intervention chirurgicale ne devait être qu'une formalité, qui n'allait pas durer plus de quatre heures, avait dit le chirurgien.

Or, Audrey Antonique est restée plus de huit heures en salle d'opération à la clinique du Bon Pasteur, le chirurgien en sortant d'abord pour exhiber, comme un trophée, la grosseur excisée et annoncer à ses proches qu'il devait retourner au bloc opératoire pour enlever une adhésion à l'intestin. Après quoi, l'état de santé de la jeune femme a commencé à se détériorer. Le chirurgien a encore insisté et contre l'avis de son mari, il a pratiqué une deuxième opération avant de la faire transférer à la clinique Wellkin en raison de l'absence d'appareils respiratoires à la clinique du Bon Pasteur. La trentenaire ne s'en est jamais remise. Elle est morte au lendemain de son transfert à la clinique de Moka.

À la clinique du Bon Pasteur, ni Audrey ni David n'avaient signé la fiche Next of kin. Une enquête policière a été initiée après que David Antonique a porté plainte contre le chirurgien en question pour négligence médicale auprès de la police de Moka.Il a également entamé des démarches pour que le ministère de la Santé et le conseil de l'ordre des médecins enquêtent sur ce cas. Les funérailles d'Audrey Antonique ont eu lieu, le dimanche 7 mai, en la chapelle de Camp Levieux. Sa dépouille a été inhumée au cimetière de St Martin.

Tout a débuté il y a deux semaines. Après le dîner, Audrey Antonique a été prise de vomissements incessants. Son mari l'a conduite à l'hôpital SSRN où plusieurs médicaments lui ont été prescrits dont étonnamment, un spray nasal et un sirop pour la toux. Ses vomissements se sont poursuivis. «On a cru que c'était une gastro ou une indigestion», raconte son époux, désemparé. Le lendemain, le couple décide de se rendre dans une clinique proche de chez eux. Un médecin a ausculté la jeune femme et lui a donné un médicament qui a stoppé les vomissements.

Le praticien a pensé qu'il s'agit peut-être d'une inflammation de l'appendice et lui a demandé de se soumettre à un test sanguin. Il lui a expliqué aussi qu'elle devra revenir dans l'après-midi pour une échographie. Lorsqu'elle y est retournée pour cet examen, le médecin a découvert que la jeune femme a une grosseur de 8 mm dans le ventre. Il lui a conseillé de se soumettre à un CT scan pour connaître la position exacte de ladite grosseur.

Examen auquel elle s'est prêtée et qui a révélé que la grosseur est proche de l'intestin. David Antonique a alors emmené sa femme dans une clinique pour une biopsie. Le prélèvement a été envoyé au laboratoire pour analyse. Le résultat de la biopsie était rassurant : la grosseur n'est pas un cancer mais un néoplasme bénin.

Audrey Antonique ne voulant prendre aucun risque avec sa santé, d'autant plus qu'elle devait voyager pour le travail le 8 mai, décide alors de se faire opérer au plus vite. Le couple cherche un chirurgien. Celui en qui David a confiance est en partance pour l'étranger. «J'avais un pressentiment bizarre et j'ai demandé à Audrey d'attendre un peu avant de se faire opérer. Mais comme elle devait prendre l'avion pour une conférence en France, le 8 mai, elle voulait en finir. Il n'empêche qu'elle était inquiète et angoissée», se souvient David.

Ils se rendent à la clinique du Bon Pasteur et sont mis en relation avec un chirurgien qui exerce dans cet établissement. Le chirurgien examine les résultats d'Audrey et s'exprime avec assurance. L'opération ne sera que pure formalité, une histoire de quelques heures. David n'a pas confiance mais par soutien à Audrey qui insiste pour être opérée, il accepte. L'intervention est prévue pour le 2 mai. «Le médecin lui a demandé de se faire admettre à 7 heures. Mais ce n'est qu'à 13 h 45 qu'Audrey a été transférée au bloc opératoire. Pendant tout ce temps, elle est restée à jeun».

À 19 heures, le médecin sort du bloc opératoire, exhibant la grosseur prélevée sur Audrey à ses proches présents mais il ajoute que la grosseur a une adhérence avec l'intestin et qu'il doit l'enlever. «Il a expliqué qu'il doit couper un bout de l'intestin d'Audrey car la grosseur le touche. J'ai refusé. Mais il m'a dit qu'il avait déjà pris sa décision et passant outre la mienne, il s'est tourné vers ma belle-mère et lui a dit que c'était à elle d'en décider.

Il a tellement fait pression sur la maman d'Audrey que celle-ci désirant que sa fille aille mieux, lui a donné le feu vert.» Le chirurgien a ajouté qu'il fallait qu'il enlève l'adhérence afin de ne pas avoir à réopérer. Audrey Antonique est sortie du bloc opératoire à minuit. «Le médecin a expliqué qu'on doit la laisser dans un état semi-comateux. Sa mère et moi étions bouleversés. Nous ne savions que penser car au départ, cela ne devait être qu'une petite opération, selon ce qu'avait dit le chirurgien.»

Le 3 mai, aux alentours de 10 heures, Audrey Antonique reprend connaissance mais peine à parler. Et quand elle le fait, c'est pour se plaindre de douleurs aigues. Celles-ci deviennent insoutenables dans l'après-midi. Les infirmières lui administrent calmant sur calmant. Le soir venu, le chirurgien passe la voir et remarque qu'une des sondes en place est remplie de liquide, ce qui ne présage rien de bon.

À son retour le lendemain, il note que la sonde ne désemplit pas. Il parle alors de nouvelle opération. «J'ai refusé car j'étais persuadé qu'Audrey ne tiendrait pas le coup. ll a répété à nouveau qu'il s'agit de sa décision. Quand je lui en ai demandé la raison, il m'a dit qu'il y a une fuite. J'ai eu beau lui dire qu'Audrey n'était pas en état de supporter une nouvelle intervention chirurgicale et qu'elle souffre atrocement mais il a balayé mes objections d'un revers de main», raconte David Antonique.

Dans la nuit, le chirurgien a informé Audrey qu'elle serait transférée au bloc opératoire le lendemain matin. «La nuit de jeudi à vendredi a été atroce. Audrey souffrait le martyr et était fiévreuse». Le vendredi matin, David Antonique essaie de convaincre le chirurgien de reporter l'intervention d'Audrey mais le praticien refuse, arguant qu'on ne va pas lui montrer comment faire son travail. Vers 9 heures, Audrey est préparée pour aller en salle d'opération. On lui administre une injection et ses douleurs se calment subitement.

David fait les cent pas lorsqu'elle est emmenée au bloc opératoire. Aux alentours de 15 heures, le chirurgien sort du bloc et déclare que l'opération d'Audrey s'est bien passée mais qu'il faudra la transférer à la clinique Wellkin car la clinique du Bon Pasteur n'a pas d'appareil respiratoire. «Lorsque j'ai vu Audrey sortir de la salle d'opération, j'ai senti que quelque chose n'allait pas. Les regards du personnel hospitalier dans la salle d'opération étaient vides», relate cet habitant du Nord.

Aux alentours de 17 heures, Audrey est effectivement transférée à la clinique Wellkin et est admise à l'unité des soins intensifs. Le chirurgien promet de venir l'examiner dans la soirée et s'en va. Un médecin rattaché à la clinique Wellkin confie aux proches d'Audrey que son état de santé inspire de sérieuses inquiétudes. «Il nous a expliqué que plusieurs organes ont été endommagés et que les jours d'Audrey étaient comptés.

Il a ajouté que ses reins avaient déjà lâché et qu'ils devraient sans doute lui faire une dialyse». Contre toute attente, le chirurgien qui a opéré Audrey, ne paraît jamais. David Antonique confie qu'en quittant la clinique cette nuit-là, il a le pressentiment qu'Audrey vacille entre la vie et la mort et que cette dernière l'emportera. Un pressentiment qui s'avère car samedi, aux petites heures du matin, Audrey s'éteint.

Averti, David Antonique se rend à la clinique en quatrième vitesse et constate que la police de Moka est déjà présente. Le corps d'Audrey est transporté à la morgue de l'hôpital Victoria à Candos. L'autopsie pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, médecin légiste, attribue son décès à une «Disseminated Intravascular Coagulation». David Antonique ne comprend pas comment une intervention, qui, au départ, ne devait être qu'une simple formalité pour enlever un néoplasme bénin, a pu lui priver de l'amour de sa vie.

Pour lui, cela ne fait aucun doute qu'il y a eu négligence médicale. Lui et les proches d'Audrey à Rodrigues attendent que justice soit rendue à la jeune femme. «Je n'arrive pas à accepter son départ. Ce n'est pas Dieu qui a pris sa vie mais c'est la faute du chirurgien qui l'a opérée. Elle s'attendait à être rapidement debout et nous le pensions aussi. Le chirurgien devra s'expliquer», insiste David Antonique.

L'express a tenté à plusieurs reprises d'obtenir la version du chirurgien mais en vain. Ce n'est pas la première fois qu'une allégation de négligence médicale pèse sur lui. En 2019, il a été poursuivi par un malade à qui il a enlevé un rein sans l'autorisation de ce dernier. Ce n'est que dix mois plus tard que le malade l'a découvert en se rendant à l'hôpital. La cour a toutefois tranché en faveur du chirurgien, qui aurait failli à son devoir s'il n'avait pas pratiqué la néphrectomie.

Le parfait équilibre avec Audrey

David n'a pas eu une enfance enviable car il a été séparé des siens très tôt. Issu d'une famille très modeste et nombreuse - ils étaient sept enfants - à l'âge de huit ans, il a été confié au Foyer Père Laval. Ses frères et soeur ont été placés dans d'autres institutions pour enfants. «Les parents n'arrivaient pas à joindre les deux bouts et à nous élever convenablement mais ils nous rendaient visite dans les institutions où nous étions placés», raconte-t-il.

Le Foyer Père Laval était, à l'époque dirigé par les Frères de la congrégation de St Gabriel et ils ont modelé David. «Vivre dans un foyer m'a appris la discipline et les Frères de St Gabriel m'ont transmis énormément de choses : des valeurs, des bonnes manières, le savoir-vivre, tout comme ils m'ont donné des 'armes' pour affronter la vie». Il effectue sa scolarité secondaire au collège Trinity puis il suit un cours professionnel en menuiserie au collège technique St Gabriel. En parallèle, ce touche-à-tout prend aussi un petit cours en hôtellerie et un autre en pâtisserie.

David trouve de l'emploi comme cuisinier à l'hôtel Labourdonnais. À 19 ans, lui et trois amis dont un Rodriguais nommé Jusley, quittent le Foyer Père Laval et louent une maison à Ste Croix. Il quitte ensuite l'hôtel Labourdonnais pour le Sugar Beach où il passe une dizaine d'années. Après quoi, il offre ses services pendant trois ans à la pâtisserie Café Vanille.

Il aurait probablement fait une longue carrière dans la pâtisserie ou l'hôtellerie si les Frères du Foyer Père Laval ne l'avaient pas contacté pour lui proposer un emploi d'éducateur. Offre qu'il ne pouvait refuser. «J'ai accepté car j'ai grandi dans ce foyer et j'ai voulu transmettre aux enfants ce que les Frères m'avaient apporté et appris.» Avec sept autres éducateurs, il encadre et supervise 35 garçons.

Son ami Jusley lui parle tellement de Rodrigues qu'en 2007, David et lui s'y rendent. C'est la première fois qu'il prend l'avion. Voulant faire l'expérience du trajet par bateau, son retour à Maurice s'effectue à bord du Mauritius Trochetia. Il a tellement aimé Rodrigues qu'il y retourne l'année suivante. Invité à un anniversaire, c'est là qu'il rencontre Audrey, de quatre ans sa cadette.

Ce soir-là, la jeune fille, qui s'apprête à terminer sa Form V, lui vole son coeur. Le sentiment est mutuel et bien qu'il ait regagné Maurice, Audrey et lui communiquent par téléphone pendant plusieurs mois avant qu'elle ne fasse le grand saut pour Maurice. Si les parents d'Audrey font grise mine au départ du fait qu'ils ne connaissent pas suffisamment David, ils finissent par découvrir son sérieux et surtout «zot inn fer confiance choix Audrey».

Le jeune couple loue une maison à Baie-du-Tombeau. Audrey trouve du travail à l'usine St Malo Exports dans la même localité, avant de prendre un emploi dans un laboratoire car elle a étudié les sciences à l'école. Forts de leur amour, ils se marient civilement en 2008 et religieusement en 2013 et bien vite, elle le rejoint comme éducatrice au Foyer Père Laval.

Il y a quelque chose dans la personnalité d'Audrey qui attire les gens - enfants comme adultes - comme un aimant et elle est immédiatement acceptée au Foyer Père Laval. «Tout se passait bien, d'autant plus que l'on faisait tout ensemble.» Ayant grandi dans cet établissement, David sait ce qu'il manque comme activités. Lui et Audrey font des suggestions aux Frères. C'est ainsi que les sorties régulières pour les enfants sont inaugurées.

Au bout de trois ans, ils apprennent que l'Étoile du Berger, institution recueillant les enfants laissés-pour-compte à Albion, cherchent des éducateurs. Le couple quitte le Foyer Père Laval pour intégrer l'Étoile du Berger où ils encadrent des garçons pendant trois ans. En parallèle, ils collaborent avec l'organisation non gouvernementale internationale (ONG) ATD Quart Monde, qui est sans affiliation religieuse ou politique, et surtout avec sa branche enfance Tapori, courant mondial d'amitié entre enfants de sept à 13 ans et issus de tous les milieux. Avec cette ONG, ils suivent une formation-action pour l'enfance.

Les Frères français de St Gabriel sont en partance et le Frère Jean-Claude contacte David pour lui dire qu'il a soumis son nom et celui d'Audrey comme futurs gérants du Foyer Père Laval au diocèse de Port-Louis. Cette instance fait appel au couple et David et Audrey acceptent le poste. Ils sont heureux de retrouver le Foyer qu'ils connaissent sur le bout des doigts et surtout de transmettre tout ce qu'ils ont reçu aux enfants.

Au début, il n'y a pas d'ombre au tableau. «Nous avions beaucoup de projets et nous avons cherché des sponsors pour parrainer les sorties et les autres activités, notamment sportives, pour tenter de tout donner aux enfants qui nous été confiés et pour qu'ils soient totalement à l'aise au sein de l'institution.» Le personnel ne suit pas toujours les directives et finit par rendre leur vie amère.

Ne voulant plus subir réticences et mauvaises attitudes et voulant s'engager davantage dans le social, ils en parlent au père Jean-Maurice Labour. Celui-ci leur propose d'aller suivre un cours de volontariat international dans un des centres d'ATD Quart Monde à La Réunion. Ils s'y rendent. Et en 2019, cette ONG les envoie à Noisy-le-Grand, là où elle a démarré ses activités de lutte contre la misère extrême en 1957. Audrey et David y encadrent des enfants d'une trentaine de familles sans domicile fixe et hébergées dans les résidences Emmaüs jusqu'à ce qu'elles puissent s'en retourner.

Audrey s'occupe des enfants de 0 à cinq ans et David de ceux de cinq à 13 ans. Après un an et demi, ils sont envoyés dans le centre international de cette ONG à Méry-sur-Oise, Audrey rejoignant l'équipe de Tapori international et David le centre de Baillet-en-France mais le couple se retrouvant tous les jours en fin de journée. Audrey et lui ont notamment encouragé les enfants à créer un potager et à planter, tout comme ils ont été impliqués dans le projet de Bibliothèque de rue pour inciter les enfants à lire.

Ils sont en France lorsque la pandémie du Covid-19 éclate et le fonctionnement des animateurs devient alors plus difficile. Au bout de deux ans, ils décident de rentrer à Maurice et d'appliquer ce qu'ils ont appris en France auprès des familles vulnérables sollicitant l'aide de la branche locale d'ATD Quart Monde.

«Audrey et moi voulions travailler avec les familles en situation de pauvreté extrême, d'aller à leur rencontre et à l'écoute de leurs difficultés et de leurs besoins et de leur proposer un accompagnement, notamment administratif.» Ensemble, ils ont fait de l'encadrement à Vuillemin, Baie-du-Tombeau, Anoska, pour ne citer que ces endroits. Leur désir de fonder une famille ne s'est pas matérialise pas. Mais ils l'ont accepté de bonne grâce. «Dieu nous a placés sur le chemin d'autres enfants.»

Depuis le 6 mai, David est un homme perdu sans l'amour de sa vie. «J'ai eu la chance de connaître une personne comme Audrey, toujours souriante et affable, qui avait le contact facile avec tout le monde. Elle avait quelque chose de spécial en elle qui faisait que des inconnus l'approchaient pour lui parler. C'était visible, et en particulier en France où des enfants qu'elle rencontrait pour la première fois n'hésitaient pas à l'aborder pour lui parler.

Zot sot dan so likou, zot tas ar li. Elle avait énormément de capacités, de créativité que ce soit avec les enfants que dans notre foyer. Elle aimait coudre, dessiner, peindre, planter. Vous n'avez qu'à voir notre maison. C'est elle qui a cousu les rideaux, recouvert le sofa et ses coussins, décoré les murs de dessins et de peintures. Elle était d'une débrouillardise extrême. Nous avons posé les carreaux céramiques ensemble. On faisait tout ensemble.»

Il n'en revient pas qu'elle ait pu mourir dans des circonstances aussi troublantes et à l'issue d'une opération annoncée comme simple. «Je n'arrive toujours pas à croire qu'Audrey est morte, d'autant plus qu'elle n'avait aucun problème de santé. Mo pa aksepte sa façon linn alé là. Mo kroir ki Dokter là inn kasiet nou boukou kitsoz. Kan dir ou pe tir enn boul bénin, sa pa lé dir ki dimounn là pe al mor. Li mari dir. Si li ti ena enn cancer, ti pou ena impe letan ziska li mort ek nou ti pou gaign letan prépar nou à ça. Là, se l'opération kinn enlève so lavi.» Depuis, il fonctionne comme un automate. «Dan mo latet mo pankor arrive konpran. Tant ki mo pa tann sa Dokter la vinn dir kinn arrive pou Audrey mort, mo pa pou kapav dormi tranquille ni manzer.»

Même si le coeur n'y est plus pour l'instant, David déclare qu'il va continuer à travailler avec les familles en détresse et avec les enfants «parce que c'est ce qu'Audrey aimait faire et qu'elle aurait voulu que je continue...»

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