Genève — L'ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU à New York, Omar Hilale, a appelé, samedi à Genève, à une mobilisation coordonnée des dirigeants et à une action intensive, afin de préserver les intérêts de l'Afrique dans le processus mondial de riposte face aux pandémies.
M. Hilale a lancé cet appel en sa qualité de facilitateur de l'Assemblée générale des Nations au sujet de la réunion de haut niveau et la déclaration politique sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies, qui se tiendra le 20 septembre à New York, au niveau des chefs d'État et de gouvernement.
Intervenant lors de la Session extraordinaire du Groupe de travail sur la santé du Comité technique spécial sur la santé et la population, co-organisée par la Commission de l'Union africaine et le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies en Afrique (CDC Afrique), le diplomate a évoqué une opportunité historique de défendre les intérêts et les priorités africaines dans ce contexte sanitaire, notamment à la lumière de la présence d'un directeur général africain à la tête de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et du rôle du Maroc, en tant que facilitateur de la déclaration politique de la réunion de haut niveau sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies.
M. Hilale a souligné la nécessité de mobiliser les chefs d'État africains pour que le continent ne soit pas confronté à des lacunes et des échecs comme par le passé, ainsi que l'impératif de rester unis pour obtenir de meilleurs résultats pour le continent, lequel est appelé à renforcer le rôle central de l'OMS, en tant qu'acteur central de la structure mondiale de la santé.
Le diplomate s'est félicité de l'initiative judicieuse et opportune du CDC Afrique de créer le Comité informel des négociateurs africains sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies. Il a également exprimé sa gratitude et fait part de son honneur de servir en tant que membre et négociateur politique principal dudit comité.
Concernant la réunion de haut niveau, prévue le 20 septembre à New York, M. Hilale a relevé que l'événement est le premier du genre à l'Assemblée générale des Nations unies.
"Cette situation unique nécessite une réflexion approfondie pour l'élaboration de l'avant-projet de la Déclaration politique. Cela implique la coopération et le soutien de la délégation africaine pour s'assurer que nos priorités et nos intérêts sont préservés", a-t-il dit.
Le diplomate a, également, souligné l'importance d'assurer l'interdépendance et l'intégration entre les processus en cours à Genève et à New York, se référant aux consultations en cours à Genève sous les auspices de l'Organisation mondiale de la santé, par l'Organe intergouvernemental de négociation (INB) sur un nouvel accord ou traité sur la prévention, la préparation et la riposte aux épidémies, ainsi que les travaux du Groupe de travail sur les amendements au Règlement sanitaire international (2005).
La prévention, la préparation et la riposte aux épidémies nécessitent une approche multisectorielle et multidimensionnelle, qui tient compte des déterminants politiques, sociaux, économiques, environnementaux et structurels de la santé, ainsi que l'impact des pandémies, a-t-il poursuivi, rappelant que la pandémie de la Covid-19 a montré que les gouvernements et le système mondial multilatéral ne sont pas équipés pour faire face à l'ampleur et à la complexité des situations sanitaires.
Et de préciser que les pays africains ont été les plus durement touchés et ont le plus souffert de l'inégalité des vaccins et du nationalisme vaccinal.
Pour conclure, M. Hilale a souligné la nécessité de saisir l'opportunité de la réunion de haut niveau à New York, afin de préparer le continent africain à faire face aux futures pandémies, en misant sur la participation active des ministres africains de la santé à la réunion et en galvanisant l'élan politique afin d'attirer l'attention sur les besoins et les priorités légitimes des pays africains