Le ministère de l'Artisanat et des métiers mène une campagne de formalisation pour les artisans dans le Nord du pays. Après Nosy Be, le périple de la délégation, conduite par la ministre Sophie Ratsiraka continue à Antsiranana.
Trois cent cinquante cartes professionnelles biométriques dont cent neuf attribuées dans un premier temps aux artisans antsiranais en activité. La cérémonie qui s'est tenue à l'Hôtel de la Poste, a marqué le passage de la délégation conduite par la ministre de l'Artisanat et des métiers, Sophie Ratsiraka dans la capitale du Nord. Ces cartes permettront aux bénéficiaires d'avoir des appuis ministériels.
La possession de cette carte professionnelle biométrique marque, en effet, la reconnaissance des titulaires par le ministère de tutelle et l'ouverture d'une porte pour le renforcement de leurs capacités. Cela représente ainsi l'ouverture à de nouveaux marchés. Selon les explications, le ministère a pris cette initiative car beaucoup de Malgaches travaillent encore dans l'informel.
Il essaye de trouver des facilités auprès de la CNaPS pour que les artisans puissent également bénéficier d'une pension de retraite, qu'ils puissent aussi emprunter à un taux concessionnel avec un moratoire de six mois et aussi un impôt synthétique pour qu'il y ait cette envie et facilité d'aller vers le formel. En outre, des formations gratuites seront dispensées aux artisans, en priorité ceux qui ont décidé de formaliser leur métier.
Priorité aux formels
Le ministère essaie également, à travers cette fameuse carte, de les prioriser quand il y a des évènements nationaux ou internationaux auxquels les artisans sont invités à participer (foire, salon, exposition...). « Conscient des rôles que joue l'artisanat dans l'économie nationale, le ministère de tutelle projette ainsi de professionnaliser les acteurs de ce secteur en commençant par leur offrir des appuis dans le domaine de la formation et du renforcement de capacités, ainsi que dans la recherche de marchés correspondant à leurs produits.
Et cette carte va leur permettre de bénéficier de nombreux avantages », renforce Sophie Ratsiraka. Durant sa rencontre avec le gouverneur Taciano Rakotomanga et les autorités civiles et militaires de Diana, les problèmes vécus par les artisans de la région ont été discutés en raison du système qui ne fonctionne pas comme il se doit. L'une des choses évoquées concerne le passage de bateaux paquebots qui n'apportent rien aux petits et moyens artisans de la ville.
Ces derniers se plaignent car, souvent, les grandes compagnies de croisière se contentent d'emmener les touristes aux différents sites touristiques, et ils ne s'arrêtent même pas pour acheter des souvenirs, identité du pays. Comme son passage à Antsiranana a coïncidé avec celui d'un navire croisiériste, la ministre Sophie Ratsiraka s'est rendu au port pour constater de visu la réalité. Touchant un mot sur les perspectives, elle a indiqué que la foire et l'exposition sont le premier moyen que le ministère a trouvé pour permettre aux artisans de trouver des opportunités d'affaires. Ainsi, il y a eu un accord afin que les gouverneurs de région et les maires prêtent des locaux afin que les artisans puissent exposer leurs produits.
Le partenariat entre le président de la République et le ministère des Affaires étrangères permet aussi aux vingt-trois ambassades malgaches à l'étranger d'organiser des expositions deux fois par an, avant les grandes vacances et Noël. Bientôt, le ministère enverra cinq artisans en formation au Maroc et la délégation comportera des représentants d'Analanjirofo, de Haute-Matsiatra, de Mahajanga, de Farafangana et de Vakinankaratra. Tout cela pour dire qu'il essaie d'être juste dans sa façon de travailler afin que ceux qui ont déjà eu l'occasion de sortir du pays, donc des privilégiés, laissent la place à leurs pairs issus d'autres régions qui n'ont pas eu cette chance.