Les anomalies cardiaques sont fréquentes. Dans certains cas, elles ne sont découvertes qu'à l'âge adulte.
La vie de Sitraka Rasolofonan-driana a basculé, après un examen d'échographie doppler cardiaque, effectué, il y a un mois. Le résultat de cet examen a révélé une malformation cardiaque : la communication interauriculaire (CIA). C'est un choc pour cette jeune mère de famille. Elle ne s'y attendait pas. « Je vivais normalement, sans problème, pendant mon enfance. C'est à l'âge adulte que j'ai commencé à ressentir des malaises, comme de l'essoufflement.», raconte-t-elle. L'essoufflement, en cas d'effort physique, la fatigue, le vertige, la douleur cardiaque, le bourdonnement d'oreilles, sont les symptômes de la maladie. Ils chamboulent sa vie. »
Mes activités sont limitées. Pour aller travailler, par exemple, je dois quitter la maison très tôt, car je ne peux pas faire la mêlée dans les bus. », enchaîne-t-elle. Les malformations sont, généralement, détectées dès l'enfance. Mais les témoignages de Sitraka Rasolofonandriana, et de Hery Jacques, un jeune homme opéré d'une malformation au niveau du coeur, en Inde, à l'âge de 24 ans, il y a quelques années, prouvent que certaines anomalies ne sont découvertes qu'à l'âge adulte.
Evacuation sanitaire
« Ce cas se présente, lorsque l'enfant n'est pas suivi à la naissance. Si un bébé naît chez une matrone, par exemple, elle ne pourra pas détecter s'il y a de l'anomalie, comme un souffle cardiaque, par exemple. Un enfant doit toujours être suivi par un pédiatre, pour dépister la maladie. L'idéal est la découverte des malformations, assez tôt. À partir d'un certain âge, l'opération ne sera plus possible. », indique le médecin colonel Mikhaël Rija Miandrisoa, chef de service de la cardiologie auprès du Centre hospitalier Soavinandriana (CENHOSOA).
L'opération devient le seul espoir de Sitraka Rasolofonandriana, pour vivre plus longtemps avec sa petite famille. Comme les interventions chirurgicales cardiaques ne sont pas encore possibles à Madagascar, son évacuation sanitaire est inévitable. « J'espère vraiment que nos hôpitaux soient équipés d'un plateau technique pour la chirurgie cardiaque. Car jusqu'ici, j'attend la mort, faute de moyen », enchaine Sitraka Rasolofonandriana. Un malade doit disposer d'au moins, 50 millions d'ariary, pour être opéré à La Réunion, par exemple.
C'est inabordable, même pour des familles de classe moyenne. La société Madagacar Medical Technology (MMT) dispose de matériel médical très performant et très précis, pour une telle intervention. Avec une volonté politique, plusieurs vies seront sauvées. Les malformations cardiaques sont fréquentes. Elles sont les principaux motifs d'évacuations sanitaires à Madagascar. Ceux qui n'ont pas de moyen, attendent la mort.