Congo-Kinshasa: Polémique autour de la gestion de la manifestation du 20 mai

Marche de l’opposition dispersée par la police pour non-respect de l’itinéraire imposé par les autorités, le 20 mai 2023, à Kinshasa, en RDC.

En République démocratique du Congo, la polémique a éclaté, à Kinshasa, après la manifestation de samedi 20 mai, dispersée par les forces de l'ordre. Le ministre congolais des Droits humains a regretté des actes commis par les forces de l'ordre tandis que les autorités provinciales de Kinshasa annoncent qu'elles porteront plainte contre les organisateurs de la marche.

Les méthodes brutales employées pour disperser le mouvement avaient déjà été dénoncées lors de la conférence de presse tenue, samedi après-midi, par les quatre leaders à l'origine de la manifestation. Mais des images de la dispersion du mouvement ont également envahi les réseaux sociaux et créé une forte émotion à Kinshasa.

Le ministre congolais des Droits humains, Albert-Fabrice Puela, a condamné dans un communiqué « les actes de répression » et de « brutalité » contre les manifestants, y compris des « mineurs ». « Nous exigeons de la justice des enquêtes urgentes pour que les responsabilités soient établies sur les différentes violations constatées », a-t-il dit.

L'ONG de défense des droits de l'homme ACAJ dit avoir « relevé plusieurs cas de violence commis par certains éléments de la police nationale congolaise, aidés en cela par une personne en tenue civile, notamment contre un jeune manifestant apparemment mineur ». L'ACAJ condamne ces actes et exige une enquête judiciaire crédible pour identifier et sanctionner sévèrement leurs auteurs.

L'itinéraire convenu non respecté

Les autorités provinciales, elles, insistent sur le fait que l'itinéraire convenu n'a pas été respecté ainsi que sur les violences des manifestants. Dans un communiqué, le chef de la police de Kinshasa, Sylvano Kasongo, explique que la police a demandé aux opposants « de respecter l'itinéraire convenu avec l'autorité urbaine », ce que, dit-il, ils ont refusé de faire.

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Le commissariat provincial annonce que trois policiers ayant maltraité un mineur ont été arrêtés. Il annonce par ailleurs que vingt-sept policiers ont également été blessés, dont trois grièvement, en raison notamment de projectiles lancés par les manifestants.

L'exécutif provincial de la ville de Kinshasa dit de son côté avoir amèrement constaté « une violation flagrante des orientations données à l'issue de la réunion d'harmonisation » qui avait eu lieu le 18 mai et qui avait fixé un itinéraire. Il signale que des militants de l'opposition identifiés ont posé des actes de vandalisme dans la commune de Ngaba et il annonce qu'une plainte sera déposée, lundi 22 mai, contre les organisateurs de la manifestation.

Lors des deux manifestations pro et anti-pouvoir organisées simultanément, samedi, à Kinshasa, une personne est morte, selon des sources sécuritaires. Il s'agit d'un militant d'opposition tombé pendant des échauffourées entre ses camarades et des jeunes du parti présidentiel qui manifestaient, eux, en soutien aux institutions.

Le bilan n'est pas encore confirmé par les autorités congolaises. Selon des sources de l'opposition, il pourrait être revu à la hausse.

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