Tunisie: Transport - Concrétiser les programmes prévus

Cela fait près d'une décennie qu'on se penche sur le projet. Plusieurs ministres lui ont accordé une place de choix et une certaine priorité dans leurs plans d'action. Mais comme ce ministère a été longtemps la chasse gardée de deux partis qui se partageaient le pouvoir entre 2012-2019, on n'a rien vu de vraiment sérieux. Qu'en est-il aujourd'hui de ce projet ?

Nous voulons parler de la ligne du métro-léger devant relier le site du Tgm à la zone des "Jardins de Carthage", Bhar Lazreg en passant par les Berges du Lac, le parc des expositions du Kram en traversant l'avenue Farhat-Hached (plus connue sous l'appellation 5 Décembre).

Projets prioritaires

Lorsqu'on voit des photos anciennes de Tunis, on constate qu'elle était quasiment quadrillée par un réseau de tramways circulant sur une voie ferrée et des trolleybus reliés à des câbles électriques. Ainsi, la capitale et ses proches banlieues étaient mieux desservies qu'aujourd'hui. Cet état des choses a duré jusqu'à la fin des années 60. Depuis, ces réseaux ont été démantelés et remplacés par de simples bus. La qualité des prestations s'en est ressentie et les usagers du transport public en souffrent. L'augmentation de la demande conjuguée à une offre très insuffisante a entraîné une incapacité des autorités à faire face aux déficits.

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Le programme du réseau ferré rapide lancé depuis plus de vingt ans fait du surplace. Le seul tronçon qui a pu être mis en service a rencontré toutes les difficultés inimaginables. Le reste du projet va continuer à traîner encore pour on ne sait combien de temps.

Pourtant, on sait que le pari sur le rail est un pari gagnant. Sur tous les plans. Mais la volonté a été absente surtout depuis 2011. Les voies ferrées laissées par la colonisation et qui couvraient de nombreuses destinations ont été abandonnées ou démontées. Des centaines de km sont ainsi hors service. Des régions entières auraient pu bénéficier de ce mode de transport.

En tout cas, il existe des projets auxquels on doit accorder une priorité absolue. En premier, on pense au métro de Sfax. Mais les retards et les entraves s'amoncellent comme d'habitude pour tous les projets que l'Etat entreprend. L'agglomération de Sfax connaît un développement démographique et urbain à l'instar des grandes villes du pays. Ce développement n'est pas accompagné d'une amélioration du transport. Le réseau programmé va-t-il rester lettre morte? L'horizon 2030 envisagé pour la réalisation des travaux nécessaires sera-t-il reporté aux calendes grecques et connaître le même sort que celui du Rfr ?

Les citoyens de cette région veulent être fixés.N'oublions pas que la concrétisation de tels projets pourrait permettre de raccorder toutes les zones à densité forte et aboutir, à terme, à une connexion avec le réseau du métro du Sahel.

Faire face à l'extension urbaine

Il n'en demeure pas moins que des zones du Grand-Tunis sont dans l'expectative. Des programmes ont été mis en place et ne parviennent pas à devenir réalité. C'est le cas de cette ligne de métro Tgm-Bhar Lazreg. Cette ligne est appelée à désenclaver toute une région de la banlieue Nord. Celle-ci connaît, en effet, une véritable explosion démographique sans pour autant être suivie de planification infrastructurelle.

Et, en particulier au niveau du transport. La zone des lacs, Ain Zaghouan et leurs environs connaissent à une extension urbaine et démographique des plus rapides. Les besoins en transport sont on ne peut plus pressants. A l'heure actuelle, toutes ces zones créées récemment ne sont desservies par aucun moyen de transport public. Les nouveaux habitants de ces lieux ou ceux qui y travaillent éprouvent toutes les difficultés du monde dans leurs déplacements.

C'est pourquoi il est plus qu'urgent de mettre en oeuvre les programmes de dessertes qui ne sont, actuellement, que projets sur le papier.

Il faut, en fin de compte, respecter les calendriers fixés et bien étudier les éventuelles contraintes foncières avant de se lancer dans les travaux et se trouver bloqué pendant de longues années dans des problèmes sans fin.

D'autre part, il est temps d'achever le tronçon qui reste dans la ligne du métro d'El Mourouj. Cette ligne s'arrête, aujourd'hui, à El Mourouj 4. L'achèvement de la totalité de cette ligne jusqu'à son terminus accuse un retard de plus de 6 ans. Les usagers ne savent pas à quel moment ils pourront profiter pleinement de leur métro.

Pour terminer, il nous semble que le secteur du transport reste une priorité absolue. Mener à bon port tous les projets tracés avant 2011 est une obligation. N'oublions pas que la qualité du transport est un atout majeur puisqu'il est le seul, ou presque, à donner l'impulsion nécessaire à tous les autres secteurs.

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